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Restauration : Main d’œuvre – le nerf de la guerre

Il n’est de richesses que d’hommes. Cette célèbre phrase du philosophe et théoricien politique français Jean Bodin est un adage souvent repris en ressources humaines. Et il s’applique à merveille au domaine de la restauration. De l’accueil au service, en passant par la cuisine, les meilleurs employés feront la différence auprès de la clientèle. Toujours est-il qu’il faut être en mesure de les recruter. 


 Au Resto Pub Le Saint-Pascal, Patrick Bergeron et Nathalie Lebel reconnaissent que bâtir une équipe est un défi important et recruter peut être difficile par moments. « En cuisine, on a eu plus de difficultés au départ. On a eu beaucoup de gens désabusés qui décidaient de quitter la ville pour s’établir en région. Ils se disaient prêts à tout, mais une fois ici, ça ne fonctionnait pas », de raconter Patrick.

Aujourd’hui, l’entreprise jouit d’une belle stabilité. Elle opère avec le même chef depuis huit ans, embauche moins d’étudiants et mise sur les gens qui habitent la région. « C’est une question quand on embauche. Est-ce qu’ils restent dans les environs », d’ajouter Nathalie Lebel.

Pression et horaires

À La Pocatière, au Café Azimut, Julie Lévesque se considère chanceuse, ses employés sont présents depuis plusieurs années, surtout au service. De plus, elle se dit fière d’offrir de l’emploi à 15 personnes à temps complet, à l’année. 

Toutefois, elle reconnaît à son tour que le recrutement de la main-d’œuvre représente un gros défi pour les restaurateurs. « C’est plus difficile en région de remplacer des cuisiniers. Ce sont des horaires atypiques. »

De plus, elle questionne la façon de faire dans le milieu de la restauration.

« La pression est peut-être forte aussi au début. On demande de la performance rapidement », soulignait-elle. 

Malgré tout, elle avoue avoir trouvé la stabilité en cuisine avec son chef actuel et sa chef de jour.

Nouvelle approche

Situé à Kamouraska, la Café bistro Côté Est doit conjuguer avec les hauts et les bas d’un village touristique. « L’été on est jusqu’à 36 employés et l’hiver on n’est que deux », de déclarer Perle Morency, copropriétaire de l’établissement avec son conjoint Kim Côté. « Ça demande une capacité d’expansion et de repli sur soi-même très rapide », renchérissait-elle.

Néanmoins, ce contexte ne semble pas les défavoriser pour autant, puisqu’ils recevraient un bon apport de candidatures de qualité. « Je viens d’engager un cuisinier qui me talonne depuis trois ans. J’ai une place qui s’est libérée cette année, donc j’ai pu l’embaucher », d’indiquer Kim Côté.

L’ambiance du restaurant, l’atmosphère de travail et l’ouverture à la création sont autant d’éléments qui font la différence, selon Perle Morency. « Ici, les cuisiniers peuvent vivre leur personnalité. Ils peuvent soumettre des plats à ajouter au menu. C’est très participatif. Ça permet aux employés d’être fidèles et de développer un sentiment d’appartenance à l’entreprise. »