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Lieu de mémoire : le berceau de Kamouraska

Halte obligée aujourd’hui pour les cyclistes et bien sûr les amants de la petite histoire et de la généalogie, le berceau de Kamouraska et son milieu ombragé est un lieu de mémoire exceptionnel au Québec. Il symbolise le premier lieu d’implantation des habitants de Kamouraska et rappelle la mémoire de plusieurs familles souches québécoises.

Concédée le 15 juillet 1674 à Olivier Morel de la Durantaye, la seigneurie de Kamouraska reçoit ses premiers colons dans les années suivantes. Les premières familles portent entre autres les noms de Hudon, Martin, Albert, Michaud et Ouellet. Certaines d’entre elles, comme celles de Gabriel Paradis et d’Augustin Roy dit Desjardins, donnent des parcelles de leur terre pour l’emplacement de la deuxième église, du presbytère et du cimetière de la paroisse. C’est sur leurs terres que se situe le berceau de Kamouraska.

L’un des premiers historiens de Kamouraska, Alexandre Paradis raconte qu’à la fin des années 1940, on pouvait voir des pierres et des vestiges des deux premières églises et du presbytère. Mais pourquoi a-t-on délaissé le berceau de Kamouraska? Une tradition veut que le tremblement de terre survenu le 6 décembre 1791 ait endommagé sérieusement l’église. Les autorités religieuses décidèrent de déménager l’église paroissiale et le cimetière sur un site plus sécuritaire au lieu nommé Pincourt, là où se concentrent des activités maritimes et commerciales.

L’idée de restaurer le berceau de Kamouraska pour rappeler la mémoire des pionniers est soulevée par l’historien Alexandre Paradis dans sa monographie sur Kamouraska parue en 1948. Le projet se concrétise une dizaine d’années plus tard. Pour rappeler le souvenir des premiers habitants de leurs paroisses, les Kamouraskois feront ériger une chapelle commémorative au berceau de Kamouraska le 17 août 1959 selon les plans de l’architecte Albert Leclerc. Ce lieu de pèlerinage fait aujourd’hui partie du patrimoine de la région.

Par Yves Hébert.