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1 : 54 : Un film troublant d’authenticité

1 : 54, c’est le temps que Tim doit atteindre pour battre Jeff, son rival, à la course. C’est aussi le titre du film coup de poing de Yan England qui nous fait pénétrer dans l’univers de l’intimidation dans une école secondaire. Le réalisateur et comédien était de passage au cinéma Le Scénario de La Pocatière, dimanche dernier, pour présenter son long métrage.

Après la projection, Yan England est venu parler du film devant un auditoire encore sous le choc. De toute évidence, pour plusieurs il a brassé des émotions.

Impossible d’entrer dans les détails de cette discussion sans dévoiler des moments forts. Ce qu’on ne fera pas ici. Comme le dit, Yan England, moins on en sait sur le film avant de le voir, mieux c’est. « Regardez la bande-annonce et venez vivre une expérience », conseille le scénariste et réalisateur.

Yan England aurait pu choisir le documentaire pour illustrer son propos. Il est allé vers la fiction. « Je voulais raconter l’histoire de Tim, un gars de 16 ans, en secondaire 5, qui se fait écœurer à l’école et qui veut devenir quelqu’un en battant Jeff, son rival, à la course de 800 mètres », dit-il.

Yan England a misé sur l’authenticité. C’est pourquoi il a campé sa caméra dans une vraie école secondaire. Il en a fait un thriller psychologique très réussi où le jeu des jeunes comédiens atteint comme une flèche au milieu de la cible ce désir de vérité. 1 : 54, met en vedette Antoine Olivier-Pilon, Sophie Nélisse, Lou-Pascal Tremblay et Robert Naylor.

Le film ouvre à la discussion, au dialogue. « Il ouvre la porte aux adultes à un univers auquel ils n’ont pas accès, celui d’une école secondaire », note Yan England. Le film n’est pas moralisateur. Il pose plus de questions qu’il apporte des solutions. Parlons-en de l’intimidation.

Ne pas banaliser

Selon Yan England, il faut éviter de banaliser l’intimidation. Quelqu’un qui en est victime se campe souvent dans le silence. S’il ouvre une porte, il faut être attentif, poser la question de plus. « Ne fermez pas la porte en minimisant parce que ce sera peut-être la seule fois où il en parlera », a insisté celui qui a mis trois ans à écrire son scénario.

L’intimidation existe depuis toujours et dans tous les milieux, dit-il. Même au travail, chez les adultes. Les réseaux sociaux, malgré leurs bons côtés, ont aussi fait en sorte que maintenant elle nous suit jusqu’à la maison, dit-il.

En conclusion de la critique qu’elle signe sur le site Cinoche.com, Élizabeth Lepage-Boily écrit : « 1 h 54 fera jaser. Espérons qu’il aura suffisamment d’échos pour faire réfléchir les jeunes et la population en général sur les impacts redoutables de l’intimidation. »