On dit souvent que les années 1930 ont été marquées par la crise économique. Certains historiens ont affirmé que dans les paroisses rurales de la Côte-du-Sud, la crise n’a pas eu de graves conséquences. Est-ce vrai? Voici ce qui se passe à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud à l’époque.
En 1931, la population de Saint-Pierre est de 1 311 personnes. Sept ans plus tard, on en compte 1 202. Comme les terres cultivables sont toutes prises et exploitées, les jeunes n’ont d’autre choix que de quitter la paroisse; ce qui explique le déclin de la population.
Malgré la petitesse de leur ferme, la plupart des cultivateurs réussissent à vivre; surtout de la production laitière qui leur donne environ 200 $ par année. Durant cette période deux beurreries et une linerie, une petite usine qui transforme le lin, sont en activité.
L’élevage représente également une source de revenu appréciable. Durant les années 1930, la production porcine s’accroit chaque année. En 1939, plus de 1 700 porcs sont vendus à la Coopérative fédérée de Québec. L’élevage des volailles et l’apiculture procurent également un revenu intéressant. À Saint-Pierre, peu de cultivateurs travaillent dans les chantiers forestiers.
La paroisse compte quelques journaliers et on les retrouve dans les petites industries rurales. La Compagnie de laiterie de Saint-Pierre possède l’un des deux moulins à farine de la paroisse, une beurrerie et un petit moulin à scie.
Enfin, Z. Cloutier possède un atelier de construction de diverses machines : moulins à battre, chariots et banc de scie. Avec ses fils, ce monsieur Cloutier, malgré qu’il soit aveugle, réussit à vendre ses produits de Bellechasse jusqu’à Matane. Il est également propriétaire de l’aqueduc du village et distributeur d’électricité à Saint-Pierre, Saint-François et Berthier-en-Bas.