LA POCATIÈRE – … que le temps passe vite, disait la chanson. Une trentaine de personnes ont profité de l’assemblée générale annuelle pour souligner deux décennies d’éducation à l’environnement.
C’était en 1995, et si certains commençaient à s’inquiéter sérieusement des répercussions de notre mode de vie sur l’écosystème de notre planète, ils étaient encore nombreux à douter des changements climatiques. Le Protocole de Kyoto n’était pas encore signé, Québec venait de perdre les Nordiques, on réclamait à grands cris l’équité salariale et on s’apprêtait à choisir, pour la deuxième fois, entre un oui ou un non référendaires.
Cette année-là, Louis Robert a vu son projet devenir réalité : mettre sur pied un organisme qui prendrait en charge la sensibilisation à l’environnement de la population de la Côte-du-Sud. Présent à l’AGA pour souligner le vingtième anniversaire, il a rappelé que « cette période de [sa] vie a été un accomplissement extraordinaire ».
Des années productives
La Corporation environnementale de la Côte-du-Sud (COECOS) est née le 18 janvier 1995, avec un conseil d’administration composé de huit municipalités, d’entreprises et d’organismes. Dès la première année, la corporation a reçu des mandats d’une douzaine de municipalités de la Côte-du-Sud.
Les premiers services rendus par la COECOS ont été de structurer un système de récupération des papiers et cartons. On se souviendra des bacs de six mètres cubes vidés une fois par semaine. A suivi une première campagne de communication sur la gestion écologique des déchets. Les citoyens ont vu apparaître le concept des 3R-V.
Au fil des années, d’ateliers d’information en ouvertures d’écocentres, l’organisme est devenu Co-éco, de son nom complet Collectivités écologiques Bas-Saint-Laurent. Son plus important dossier en 2014 a été le lancement de la vaste campagne de sensibilisation Une collecte qui carbure. Pour présenter aux citoyens la très récente collecte des matières organiques, des guides de participation et des calendriers de collecte ont été et seront distribués à toute la population dans cinq MRC (Kamouraska, Rivière-du-Loup et les Basques, auxquelles se sont jointes La Matapédia et La Mitis en 2015).
Tout en gérant l’implantation de cet ambitieux projet de biométhanisation, Co-éco poursuit sa mission d’offrir des services d’éducation à l’environnement et des services-conseils pour les MRC, municipalités et entreprises du territoire. Il a même été question d’un projet en Montérégie, qui pourrait peut-être étendre encore le rayonnement de Co-éco.
Demain comme hier
La création de COECOS en 1995 était un geste pionnier dans une région éloignée des grands centres. Vingt ans plus tard, cette audace est toujours présente et Co-éco s’est engagée résolument dans l’implantation au Kamouraska du concept d’économie circulaire (que nous avons présenté dans Le Placoteux, ici et ici, en décembre dernier). Avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) et trois autres partenaires, on prévoit mettre en place un projet-pilote qui serait la première expérience du genre au Québec.
L’économie circulaire vise à intégrer les processus de production entre les entreprises du territoire, « pour que le rebut de l’un devienne la ressource de l’autre », a expliqué dans son rapport Ian Chartrand, le directeur général de l’organisme qui a pris la relève de Mme Karine Malenfant en septembre dernier.
Le président du conseil d’administration, M. Sylvain Hudon, a conclu l’assemblée générale en soulignant que vingt ans après sa création, Co-éco est un organisme à l’avant-garde de l’action environnementale, en bonne santé financière, et qui a su être à la hauteur de la vision de ses fondateurs. En tant que maire de La Pocatière, il a ajouté : « C’est une fierté pour moi que Co-éco ait eu pour berceau La Pocatière, étendant son influence sur quatre MRC ».