Les meuniers ne dorment pas à Saint-Pascalyves_hebert20150628

Saint-Pascal c’est le pays des moulins dit-on parfois. Les rivières Kamouraska et Goudron arrosent son territoire et on a très tôt profité de leur pouvoir hydraulique pour y exploiter des meuneries, des moulins à scies et des carderies. 

Se situant dans le 3e rang de la seigneurie de Kamouraska, le moulin Lavoie est l’une des premières scieries à voir le jour vers 1781. On lui aurait ajouté des équipements pour carder la laine dans les années 1870. Après avoir acquis ce bâtiment en 1886, Philippe Richard fait construire un moulin à farine dans les années suivantes.  

Pour sa part, en 1826, Fabien Bard se fait construire un moulin à carder sur les bords de la rivière Goudron, mais il le cède à François Fontaine en 1826. Celui-ci lui ajoute une moulange vers 1831. Puis deux ans plus tard, ce moulin passe aux mains de l’important constructeur de moulins Édouard Ennis qui s’oriente vers la production de farine. Ce moulin, propriété d’Israël Lajoie en 1883, produira de la farine jusqu’en 1957 et de la moulée jusqu’en 1971.

Vers 1870, un nouveau moulin à farine voit le jour sur les bords de la rivière Kamouraska. Acquis en 1937 par Willie Lemire, ce moulin fait l’objet de rénovations. On lui ajoute une moulange à rouleaux qui produit une farine blanche rivalisant avec celles des autres meuneries de Saint-Pascal. 

Durant les années 1930, cinq moulins à farine sont en activité à Saint-Pascal. Les moulins Lajoie, Lemire, Dancause, Hudon et Dufour. Bordant la rivière aux Perles (Kamouraska), le moulin Dancause est déjà considéré comme un vieux moulin seigneurial. La veuve de Thomas Dufour opère un autre moulin à farine, construit en 1884, mais elle peine à le rentabiliser en raison de la concurrence. À cette époque, la meunerie de A. Hudon a le vent dans les voiles puisqu’elle produit de la moulée à partir du blé d’Inde cultivé dans la région.