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Les Pascalois font la chaîneeliane_vincent20150902

SAINT-PASCAL – Le regroupement de parents Je protège mon école publique a appelé toutes les écoles du Québec à se joindre à la troisième manifestation organisée pour réclamer le financement adéquat de l’école publique au Québec. Les parents de l’école Monseigneur-Boucher de Saint-Pascal ont répondu à l’appel.

À 7 h 30, le jour même de la rentrée scolaire, les parents, élèves, enseignants, professionnels, et le personnel de soutien se sont donné rendez-vous pour former une chaîne humaine autour de l’établissement. À 8 h, ils étaient près de 150 à se tenir la main pour « protéger » leur école.
La coordonnatrice de l’événement, Mme Marie-Claude Joannis, explique l’importance de soutenir les enseignants, alors que le dernier budget a imposé des coupures indirectes dans le budget des écoles, notamment en abolissant le statut particulier des écoles en milieu défavorisé : « Le gouvernement a beau marteler qu’il n’y a pas de coupures dans le réseau scolaire public, sur le terrain, on sent très bien les effets des décisions qui sont prises. »

Des impacts réels

À l’école Monseigneur-Boucher, deux postes de technicien en éducation spécialisée ont été abolis. Plusieurs écoles se sont vues contraintes de procéder à de telles compressions dans les services de soutien pour boucler leur budget. Ailleurs, on voit une augmentation du nombre d’élèves par classe, des coupures dans l’aide aux devoirs, une augmentation des frais afférents ou du transport scolaire, etc.

Marie-Claude Joannis est inquiète, comme citoyenne : « L’État fait des choix qui perpétuent les inégalités sociales, et qui coûteront très cher à long terme. Pour bâtir une société juste et prospère, l’éducation est primordiale. » Mme Liliane Lavoie, parent de deux enfants ayant un trouble du déficit de l’attention déplore la tangente prise par le ministère de l’Éducation : « Si on veut assurer la réussite de tous les enfants, on a besoin de services de soutien. Il faut le dire au gouvernement. »

Plusieurs professeurs participaient à la chaîne humaine et tous étaient heureux de constater le soutien des parents à leurs revendications. Nancy Briand, enseigne l’anglais aux deuxième et troisième cycles. Elle explique que les enseignants ne sont pas des enfants gâtés : « Quelle place voulons-nous accorder à l’éducation dans notre société? Les profs travaillent déjà de nombreuses heures non rémunérées au-delà de la tâche requise par leur contrat de travail, et le gouvernement nous demande d’augmenter cette tâche de 10%, sans rémunération supplémentaire. On fait déjà beaucoup plus que ça! »

Un mouvement national

Partout au Québec, 266 écoles dans 16 régions, et environ 20 000 personnes se sont jointes au mouvement. Au Bas-Saint-Laurent, l’école primaire Langevin de Rimouski était la seule autre école inscrite en plus de celle de Saint-Pascal. En Chaudière-Appalaches, trois écoles ont participé, à Saint-Jean-Port-Joli, à Saint-Michel de Bellechasse et à Lac-Etchemin.

Plusieurs personnalités publiques ont participé aux chaînes humaines, notamment Fred Pellerin qui a rappelé en entrevue à Radio-Canada le caractère sacré de l’éducation : « L’école, c’est le cœur d’un village, mais c’est aussi le cœur d’une société! »

À Saint-Pascal, le comédien et animateur Christian Bégin tenait à faire preuve de solidarité : « Mon frère est un enseignant passionné et dévoué, et je peux constater la détérioration de ses conditions de travail. Le gouvernement nous dit qu’il n’y a plus d’argent. Je ne le crois pas. » Il a poursuivi en affirmant qu’« affaiblir le système d’éducation, c’est enlever aux gens le moyen de développer la pensée critique nécessaire pour bâtir une société juste ».

Jusqu’au 10 septembre, une pétition circulera sur le site de l’Assemblée nationale pour exiger du gouvernement la reconnaissance et le financement adéquat de l’école publique (https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5439/index.html)

Les conditions de travail actuelles du personnel enseignant:
–    Payés 32 heures/semaine
–    Payés 200 jours/année
–    Heures supplémentaires non rémunérées
–    Vacances estivales à leurs frais
–    Épuisement professionnel en hausse