SAINT-JEAN-PORT-JOLI – À la réception de Promo Plastik de Saint-Jean-Port-Joli, on peut voir encadrée au mur la collection complète des effigies de Bonhomme Carnaval de Québec, dont les 22 fabriquée par l’entreprise. L’effigie 2015 sera, pour la première fois, faite en dehors de la région et du pays. Elle sera fabriquée en Chine.
« On le sait depuis le printemps », lance d’emblée le directeur général de Promo Plastik, Serge Kirouac. Pour lui, l’effigie du Bonhomme est quelque chose qui doit refléter l’identité du Québec. Il déplore que le Carnaval ait choisi de faire fabriquer les 130 000 effigies dans un pays étranger pour de simples raisons économiques. Il y avait, dit-il, un certain prestige à produire le Bonhomme dans la région, croit-il. Serge Kirouak souhaite que la nouvelle effigie soit clairement identifiée « made in China », pour éviter toute confusion.
« C’était notre plus ancien contrat en cours », ajoute M. Kirouac. La coopérative de travail fabrique l’effigie depuis qu’elle a vu le jour en 1992. Une autre entreprise port-jolienne, Plastic Gagnon, de même que IPL de Saint-Damien-De-Buckland, ont aussi fabriqué l’effigie du Carnaval par le passé. Cet emblème était associé à la région.
Serge Kirouac ne cache pas que la perte de ce contrat aura des impacts sur l’emploi et l’économie régionale. Promo Plastik donnait du travail en sous-traitance. Le moule était fabriqué dans la région. Le moulage était aussi fait dans la région. L’impression était faite chez Promo Plastic. Des gens travaillaient à l’assemblage. L’emballage était fait dans l’atelier de travail adapté Valorizaction. Une dizaine de personnes travaillaient à la fabrication du bonhomme, sans compter ceux de l’atelier de travail. « Il faudra compenser par d’autres contrats », ajoute le directeur général. De plus, M. Kirouac assure que l’entreprise était capable de fabriquer la nouvelle effigie selon les critères du Carnaval. Elle fait déjà celle du Festival d’été de Québec qui, elle aussi, brille dans le noir.
Choix économique
Président et chef de la direction du Carnaval, Denis Simard justifie la décision en disant que celle-ci s’est prise à la suite du processus d’appel d’offres. « Depuis quatre ans qu’on voulait une effigie lumineuse et éventuellement équipée d’une puce de géolocalisation », dit-il. Le nouveau laissez-passer est rond, plat et lumineux à l’image du macaron du Festival d’été.
L’organisme est donc allé en appel d’offres à la suite de l’élaboration des nouveaux devis. « Promo Plastik était 20 % plus cher », dit M. Simard en souhaitant à l’entreprise meilleure chance l’an prochain. « Quand on lance un processus d’appel d’offres, il faut prendre le plus bas soumissionnaire », ajoute Denis Simard. « Avant, il y avait des automatismes dans l’attribution des contrats. Les nouvelles règles de gouvernance nous demandent de faire des appels d’offres après un certain montant », explique-t-il. La baisse des contributions gouvernementales et des commandites font en sorte qu’il faut faire des choix de nature économique, dit-il.

