Pierre Mignault donne au suivant en terre Guatémaltèque

Pour faire suite à mon article qui a été publié à la fin décembre concernant mon départ pour mon voyage humanitaire au Guatemala, j’ai quitté le 5 janvier de Québec dans la tempête de neige en direction de Philadelphie, Dallas et Guatemala. La tempête n’était pas juste au Québec, croyez-moi, et les vols avaient beaucoup de retard. Alors par obligation j’ai fait le voyage en deux jours au lieu de faire le tout en une journée. Rien de trop grave puisque le beau temps ici compensait les longues heures d’attentes pour mon prochain vol. 

À mon arrivée à la Caza (maison) dans le village de Mixco, j’ai reçu aussitôt un exposé sur le travail à faire ici. Plusieurs chantiers sont en fonction depuis plusieurs années pour aider cette population défavorisée. Je le constate aujourd’hui de mes yeux. Je dois décider aussitôt sur quel chantier je dois travailler avant mon départ le lendemain matin.

Il y a le chantier Chacalté ; c’est la ferme qui se trouve au nord du pays. Puisque ça prend 8 heures pour y aller, on se déplace pour y demeurer deux semaines. C’est un projet qui a débuté en 2006 par des Québécois en construisant une auberge en bois rond, la construction s’est terminée en 2010 et on compte maintenant deux dortoirs de six personnes pour recevoir les volontaires de CASIRA. Chacalté est une coopérative agricole locale qui réussit à peine à payer les salaires des Campesinos (Cultivateurs). Il y a beaucoup d’animaux, mais la responsabilité principale de Casira est la récolte et l’entretien des fruits et légumes. On y cultive des ananas, orange, citron, lychee, carambole, de la cannelle, du café, des bananes et du coton. Chaque semaine on peut compter sur une équipe de 10 personnes volontaires de Casira pour réaliser ces tâches.

Il y a aussi le chantier Palencia ; ce chantier a débuté il a 7 ans sous la responsabilité de Mr Pierre Paré. Ce projet consiste à la construction d’une école spécialisée en menuiserie et en informatique supportée par les sœurs Franciscaines. Cette année nous sommes rendus à la construction du 3e étage. Ont y compte 7 classes et depuis 4 ans des professeurs du Québec viennent y enseigner la menuiserie et depuis 2 ans des informaticiens toujours du Québec viennent y enseigner l’informatique. Ils ont reçu depuis les 5 dernières années 700 ordinateurs pour aider à l’instruction qu’ils peuvent revendre par la suite. Suivra la construction du 3e étage. On y travaillera sur l’agrandissement de la bibliothèque et sur la construction d’un terrain de soccer pour les enfants résidants.

Il y a aussi le chantier Fraternidad qui se trouve à proximité de la casa dans le secteur de Mixco. Ce chantier est un séminaire Franciscain. Depuis les 10 dernières années, beaucoup de travaux ont été accomplis. On y travaille présentement sur la rénovation de la salle de bain et des dortoirs. 135 enfants venant de trop grandes familles ou de familles défavorisées occupent le séminaire de janvier à la fin octobre. Ici les enfants sont en congés en novembre et décembre et retournent chez leurs parents.

Baratillo (friperie) est un chantier basé sur la vente de produit provenant de personnes généreuses du Québec. On reçoit normalement un conteneur par année, mais cette année on en a reçu deux. Une cargaison, principalement de linge, vaisselle, chaudrons, souliers et de toutous. On y met aussi des outils de toutes sortes pour supporter les travailleurs québécois de Casira. Nous vendons tout le matériel reçu dans le but de financer le coût de transport du conteneur, on va sur la rue pour vendre les choses et tout est négociable. On ne vend pas cher, mais on ne donne pas parce que des commerçants voudraient prendre nos choses pour les revendre eux même. Si vous avez des choses à donner qui pourraient avoir une deuxième vie, je vous invite à aller consulter le site www.casira.org pour trouver les points de dépôts pour la collecte de vos biens.

J’avais aussi la possibilité d’aller à la Casa San Raphael, c’est une maison de convalescence pour enfant construite en 2006 à deux coins de rue de notre casa dans le secteur de Mixco. Nous y recevons les enfants et les parents, question de leur donner un peu de confort. Notre principale tâche est de prendre soin des enfants lorsque les parents dorment ou sont absents. L’an passé nous avons refait toute la peinture intérieure et extérieure plus la décoration. Heureusement, présentement il n’y a pas d’enfant.

Pinula est un autre chantier sur lequel j’aurais pu travailler. Ce projet à débuté il y a 5 ans avec de la peinture question d’esthétique. C’est une école Franciscaine qui était super pleine. Il y a 4 ans nous avons construit un 2e étage et par la suite un 3e étage. Nous avons changé aussi 6 fenêtres et maintenant nous travaillons à rendre le 3e étage fonctionnel. Il y a maintenant 8 classes en tout.

Pour ma part et selon les besoins du moment, je suis allé travailler à l’orphelinat sur le chantier Hoggar Shalom. Il y a plusieurs années un homme du nom de Edgar est allé rencontrer le Padré Roger Fortin responsable de CASIRA pour lui faire part que chez lui il accueille beaucoup d’enfants et aimerait se faire aider. Le padré de répondre, trouve-toi un terrain et nous allons te construire un orphelinat. En 2005 son vœu a été exaucé et Edgar est devenu directeur de l’orphelinat. Les enfants demeuraient à l’orphelinat et allaient à l’école au petit village de Sumpango juste à côté. Ils étaient jugés puisqu’ils ne demeuraient pas chez leurs parents alors nous avons décidé il y a 6 ans de construire une école pour eux sur le même site. Suite à la merveilleuse réputation de cette école maintenant plusieurs enfants du village de Sumpago viennent recevoir leurs éducations à l’orphelinat. Il y a 35 garçons qui demeurent en permanence à l’orphelinat et ils sont tous parrainés par des Québécois par l’intermédiaire de CASIRA au montant de 250 $ par années. C’est enfants ont des parents, mais venant de trop grandes familles ou de familles défavorisées.

Depuis mon arrivée ici nous sommes une équipe de 6 à 8 Québécois à travailler sur ce chantier. 45 Minutes de route en montagne et nous arrivons sur place. Je travaille sur la construction d’un garage ce qui implique d’égaliser le sol, creuser et installer des piliers de support du toit, monter la structure du toit et installer les feuilles de tôles. Tous les matériaux sont pris sur un autre garage que l’on démolit pour y construire une autre salle de classe par la suite. En même temps on fait de la peinture extérieure sur un bâtiment, on construit des cassiers pour les élèves. Le travail est assez exigeant, mais tous travaillent selon leurs capacités et il ne faut pas comparer notre travail avec celui d’un autre. Nous travaillons tous selon notre capacité. Comme dirait le padré Roger Fortin « on est ici pour donner de l’amour et le travail est un prétexte ».

Ici nous travaillons 5 jours semaine. Mon premier samedi de congé je suis allé à une visite culturelle. J’ai visité une église, l’hôtel de ville, le marché et j’ai passé l’après-midi a me promener dans la capitale du pays, Guatemala City. Dimanche je suis allé à la plage à San José sur le bord du Pacifique. Ma 2e fin de semaine j’ai décidé d’aller me reposer dans un Hotel à Monterico encore sur le bord du Pacifique. Il fait vraiment plus beau sur le bord de l’océan puisque la semaine en montagne c’est plus frais.

La plupart des gens ici restent 5 semaines et changent de chantier toutes les semaines. Puisque je demeure ici 16 semaines je me permets de rester plus longtemps sur chaque chantier. C’est pourquoi je vais donner encore une semaine de mon temps à Hoggar Shalom et pas la suite je vais aller travailler ailleurs, je ne sais pas encore ou.

Les gens ici sont tous très aimables. On vit en communauté, j’ai beaucoup à apprendre de tout un chacun et c’est plaisant de partager et d’écouter leur histoire. La plupart retraité, nous sommes tous ici pour le même objectif soit d’aider un pays défavorisé, mais nous avons tous une raison différente qui nous motive à donner de notre temps. Et vous quel serait votre motivation ?