CJE : Une demande de moratoire au premier ministreadmin20141208

Les nouvelles orientations que désire imposer le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, aux Carrefours jeunesse-emploi (CJE) du Québec transformeraient l’environnement administratif des CJE au point d’exclure, pour le CJE de la MRC de L’Islet,  85 % de la clientèle actuelle.

« Les changements demandés entreraient en vigueur le 1er avril 2015 et auront un impact désastreux sur les jeunes de la MRC de L’Islet », de mentionner la directrice générale du CJE de la MRC de L’Islet, Mme Rachel Després.

Ainsi, le mode subvention à la mission permettant d’aider les jeunes de 16-35 ans sera remplacé par un financement en mode « entente de services » qui restreint la clientèle desservie aux jeunes de 18 à 35 ans (excluant les 16-17 ans) et à desservir prioritairement les jeunes prestataires de l’aide financière de dernier recours et les jeunes admissibles à l’assurance-emploi.

« Le financement n’étant pas réservé pour les CJE, mais pour la clientèle priorisée par le ministère, il est impossible de savoir, pour le moment, si l’entente qui sera proposée au CJE de la MRC de L’Islet permettra la survie de l’organisme », d’ajouter Mme Després.

Selon la directrice, au 1er avril 2015, c’est plus de 200 jeunes par année de la MRC de L’Islet qui ne pourront plus avoir accès aux services de base du CJE et, par la suite, près de 1 000 jeunes par année qui ne seront plus rejoints par les projets complémentaires. « Cela représente le tiers des jeunes de notre territoire, pour une région comme la nôtre, c’est toute la communauté qui sera affectée par ce changement », ajoute-t-elle.

Depuis sa mise en place en 1996, le CJEL a développé une offre de service adaptée aux besoins des jeunes de sa communauté. « Notre CJE s’est toujours démarqué par sa capacité à répondre aux besoins des jeunes en complémentarité avec le CLD, le CLÉ, les écoles, le CSSS et les organismes communautaires. Aucun service ou programme de l’État n’a la capacité de rejoindre les jeunes adultes avec autant de pertinence. Les jeunes que veut prioriser le ministre sont déjà accueillis dans nos services et pourraient l’être en nombre plus élevé, sans problèmes, par une simple référence des agents d’Emploi-Québec. », a indiqué la directrice.

Appui du milieu

L’ensemble des municipalités de la MRC de L’Islet ont signifié leur appui le 26 novembre dernier aux dirigeants du CJEL. De nombreux partenaires locaux et régionaux ont aussi fait parvenir leur appui par lettres, la CDC Montmagny-L’Islet, la Commission scolaire Cote-du-Sud, l’UPA Chaudière-Appalaches, le Forum jeunesse régional sont au nombre des appuis.

« Nous demandons au ministre de revoir son enlignement afin de préserver l’accès à nos services pour l’ensemble de jeunes de 16 à 35 ans. Notre conseil d’administration propose au ministre, en collaboration avec le Collectif autonome des CJE du Québec, de tenir un moratoire de 15 mois », a ajouté Rachelle Després.

Ce délai pourrait permettre d’ajuster les interventions des CJE tout en respectant la mission actuelle des CJE et les besoins des jeunes du territoire desservis.