LA POCATIÈRE – Les enseignants en mathématique du niveau collégial s’inquiète de la plus récente démarche du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, qui a entrepris une révision des conditions d’admission en mathématique pour l’entrée à plusieurs programmes techniques.
Le tout, appris par hasard par les différents départements mathématique au collégial, a été réalisé dans un cours laps de temps, soit entre les 8 et 21 septembre 2015, auprès de 33 programmes. Dans le cadre de ces travaux, le ministère a sollicité des équipes d’enseignants et d’enseignantes de la discipline principale de chacun des programmes techniques considérés, mais en excluant le département mathématique. « L’Association mathématique du Québec (AMQ) dénonce la démarche du ministère dans le dossier. On aurait aimé que les enseignants soient consultés », de déclarer Mme Cécile Viel, enseignante, coordonnatrice du département mathématique du Cégep de La Pocatière et membre de l’Association.
Suite à cette démarche, 22 programmes d’études auraient déjà reçu des recommandations de baisses de préalables mathématiques. Une situation qui inquiète les coordonnateurs des départements de mathématiques du réseau collégial qui en ont fait part lors d’un colloque tenu par l’Association, en octobre dernier.
« Advenant que ça se concrétise, on risque de se retrouver avec des groupes plus hétérogènes qu’ils ne le sont déjà. Aurons-nous les ressources pour aider les élèves? » de questionner madame Viel.
Des inquiétudes et des questionnements qui sont aussi partagés par les enseignants du milieu universitaire qui accueillent, grâce à des passerelles DEC-BAC, plusieurs étudiants issus du secteur technique au collégial. « On n’a rien sur la table. On entend qu’on revoit des programmes au secondaire, mais en fait, on ne sait rien », d’ajouter Cécile Viel.
Lettre au ministre Blais
En novembre dernier, l’AMQ faisait parvenir une lettre au ministre François Blais, dans laquelle elle dénonçait, entre autre, l’attitude du ministère qui a procédé sans consulter les enseignants de mathématique au collégial, et dans laquelle elle réclamait, notamment, que la discipline mathématique soit invitée à la table des discussions. « On doit savoir si le jeune qui va sortir du secondaire aura des connaissances différentes, car nous on a le devoir de l’aider à se rendre aussi loin que possible dans son cheminement. C’est notre responsabilité », de conclure Cécile Viel.
