L’essence sous le 1 $ dans la régionmaxime_paradis20160121

LA POCATIÈRE – Après y avoir goûté brièvement en janvier 2015, le prix de l’essence au litre est retombé sous la barre du 1 $, depuis mardi dernier, dans certaines stations-services de la région. Une situation qui fait le bonheur des automobilistes, mais où le CAA demeure prudent avant de prédire si elle se poursuivra encore longtemps.

« C’est effectivement les meilleurs prix au Bas-Saint-Laurent, depuis un an », de déclarer M. Philippe St-Pierre, directeur affaires publiques au CAA Québec. Selon la page Facebook « Prix de l’essence à La Pocatière » qui recense quotidiennement le prix au litre de plusieurs stations-services entre Montmagny et Rivière-du-Loup, on constate que c’est les automobilistes de l’Ouest qui sont les plus favorisés, avec un prix moyen de 0,984 $ à Montmagny et de 0,994 $ dans les grandes bannières de La Pocatière. Vers Rivière-du-Loup, le prix à la pompe tourne toujours autour de 1,014 $. De son côté, le CAA estime que le prix réaliste devrait se situer autour de 1,006 $ le litre.

« On ne s’avance jamais à prédire si le prix va rester comme ça longtemps au CAA, car c’est beaucoup trop volatile. Par contre, on peut dire qu’il n’y a pas de nuages à l’horizon qui pourraient venir gâcher la sauce », d’indiquer monsieur St-Pierre.

L’économie qui tourne au ralenti dans les pays asiatiques et l’absence de tensions géopolitiques majeures sont quelques-uns des facteurs qui font que l’offre est plus importante que la demande, à l’échelle mondiale. Mais il en faudrait peu, selon Philippe St-Pierre, pour voir le prix repartir à la hausse. « Un simple bris dans la chaîne de distribution et c’est fini », s’exclamait-il.

Prix du baril et taxes

Si le baril de pétrole se transige actuellement sous les 35 $ sur les marchés boursiers, les consommateurs sont dans l’erreur de croire que le prix à la pompe devrait être beaucoup plus bas.

« Si on mettait du pétrole brut dans notre véhicule, c’est vrai que le prix devrait être plus bas. Mais ce n’est pas le cas. On met de l’essence raffinée. C’est ces deux facteurs sur les marchés boursiers qui influencent le prix à la pompe. Parfois, un est à la baisse et l’autre ne l’est pas », d’expliquer Philippe St-Pierre. 

De plus, l’augmentation des taxes sur l’essence se reflète aussi dans le prix à la pompe. « Il ne faut jamais oublier que les taxes ne sont pas sur le prix total, mais au litre. Au Québec, ces dernières années, la taxe provinciale a augmenté de 0,04 $ le litre, on a ajouté la taxe du carbone et la taxe fédérale, elle, est de 0,10 $ le litre. Au final, on doit payer environ 0,40 $ de taxes sur un litre d’essence. » Ce qui explique les disparités provinciales qui existent à travers le pays.

Marges au détail

Autre élément intéressant dans la fixation du prix de l’essence : les marges de profit des détaillants. En 2013 au Bas-Saint-Laurent, la marge au détail moyenne, incluant les taxes, était de 0,081 $. En 2014, elle a augmenté à 0,084 $. Le bilan préliminaire de 2015 tournerait autour de 0,106 $, une marge plus élevée que la moyenne provinciale. Encore là, le CAA demeure prudent.

« Il est encore incomplet et il faut dire qu’il n’est pas anormal de voir des marges de profits plus élevés dans certaines régions. C’est très difficile à commenter », mentionnera Philippe St-Pierre. 

Le volume de vente, la diversité des bannières, les frais d’exploitation du détaillant sont autant de facteurs qui peuvent expliquer les marges de profits d’une station-service. C’est pourquoi le CAA se contentera de répéter ceci : « Si les détaillants ajustaient au quotidien leur prix selon la réalité du marché, ça éviterait des bonds spectaculaires de 0,12 $ ou 0,14 $ tout d’un coup. Souvent, ce qu’on remarque, c’est qu’on ajuste plus rapidement le prix à la hausse qu’à la baisse, et on le maintient longtemps. Ça, ce n’est jamais bon pour le consommateur », concluait-il.