Un dixième anniversaire gâché par le ventmaxime_paradis20160112

SAINT-AUBERT – Un couple originaire de la Suisse et propriétaire du Ranch Grain de Selle a reçu un cadeau empoisonné de Dame nature, dans la nuit du 10 au 11 janvier dernier, alors que le dôme de leur manège équestre s’est effondré sous le poids du vent.

Corinne et Jean-Pierre Doe Beli ont immigré au Québec avec leurs fils le 10 janvier 2006. À pareille date, 10 ans plus tard, alors que la famille avait le cœur à la fête, Dame nature a choisi de s’attaquer au dôme du manège de leur ranch. Il n’y a pas à dire, aujourd’hui, le cœur est à tout sauf à la célébration. « Ce manège nous permettait d’opérer à l’année, même s’il n’était pas chauffé. Sa superficie était idéale et il était d’une grande utilité » de déclarer Corinne Doe Beli.

D’une longueur de 144’ x 74’, le manège du Ranch Grain de Selle de Saint-Aubert était âgé d’une quinzaine d’années. Il devait, en théorie, résister aisément à des vents de plus de 100 km/h. De plus, les inspections récentes du bâtiment n’avaient relevé aucune faiblesse dans la structure, ce qui est d’autant surprenant et consternant, aujourd’hui, pour Corinne et Jean-Pierre Doe Beli. 

Activités en suspend

Suite à cet effondrement, le couple Doe Beli craint maintenant le pire pour leur entreprise, étant donné que le manège du Ranch Grain de Selle était particulièrement prisé de la part des propriétaires de chevaux en pension. « On a huit chevaux en pension. On sait déjà qu’un propriétaire ne reviendra pas. On s’inquiète pour les autres. Les chevaux doivent quand même travailler l’hiver s’ils veulent conserver les acquis. On a des terrains à l’extérieur, mais un manège c’est indispensable, surtout l’hiver», d’expliquer Corinne. « C’est notre gagne-pain qui a été touché et les frais eux vont continuer d’entrer. Mais nous, on ne peut pas opérer », ajoutera Jean-Pierre.

En effet, si l’hébergement des chevaux peut tout de même se poursuivre, Jean-Pierre Doe Beli avoue que certaines activités devront malheureusement être suspendues, le temps d’évaluer les options qui s’offrent à eux. « Quelqu’un est passé ce matin pour évaluer les dommages, mais on ne connaît toujours l’estimation. Un bâtiment comme celui-là doit valoir au moins 150 000 $ », précise-t-il.

Espoir et soutien

Malgré la tristesse, les Doe Beli restent tout de même optimistes et espèrent reprendre les activités normales du Ranch bientôt. Depuis la publication des photos de leur malheur sur la page Facebook du Ranch, nombreux sont les messages de soutien venant de la clientèle ou de parfaits inconnus. Un bouquet de fleurs, livré lors de notre passage, peut facilement en témoigner, puisque le couple semblait ignorer l’identité du destinataire. « Au village, des gens ont même proposé d’organiser un souper spaghetti en guise de solidarité », d’indiquer Corinne Doe Beli, qui avoue avoir apprécié l’attention, même si elle l’a refusée.

En fait, c’est la rapidité à laquelle leur demande sera traitée auprès de leur assureur et le montant du dédommagement qui fera la différence dans la reprise des activités du ranch. À moins qu’un généreux donateur fasse un don significatif. « On pourrait toujours gagner le milliard de la loterie aux États-Unis », de confier à la blague Corinne Doe Beli, avant que son mari ne réplique : « Non, tout ce qu’on veut, c’est d’avoir suffisamment d’argent pour repartir les opérations, accueillir de nouveau les enfants et reprendre le travail avec les chevaux. »