La Pointe Sèche, son passé, son patrimoine

Se situant en bordure du fleuve, sur le territoire actuel de Saint-Germain, la Pointe Sèche possède une histoire particulière reliée à la construction navale et à l’industrie forestière. Les premières mentions de ce lieu qui devient un hameau datent des années 1770. 

Voyant les possibilités d’exploiter le pin à l’intérieur des terres, le marchand de bois de Québec John Saxton Campbell (1787-1855) y fait construire un quai de 1500 pieds de longueur et une jetée permettant de faire accoster les navires à fort tonnage en partance pour l’Angleterre. En 1835, il ouvre à proximité un chantier de construction navale. Il fait construire, par George Black, 24 bâtiments, dont 14 bricks. Auparavant, ce site avait été utilisé par la famille Desjardins pour la construction de quelques goélettes. 

Campbell décide de résider à proximité de son chantier. Après avoir acquis l’ancien domaine seigneurial de Joseph Fraser en 1835, il se fait construire une maison sur les fondations de l’ancien manoir des Fraser. En 1814, Joseph Fraser y avait construit à proximité un moulin à eau, lequel était alimenté par un ruisseau, appelé plus tard ruisseau Rankin.

La résidence de Campbell est unique à l’époque puisqu’elle est l’une des premières à s’inspirer des villas italiennes. À l’époque, le domaine est remarquable. Il est entouré de massifs d’arbustes et d’un beau jardin. Il comprend un certain nombre de dépendances, dont une petite maison pour les invités. Campbell et sa femme Mary Carne Vivian  habitent leur résidence en période estivale entre 1835 et 1841. L’architecture de cette maison et l’aménagement du domaine sont représentatifs des courants pittoresque et romantique qui ont entrainé la construction de villas au cours du 19e siècle. Aujourd’hui le domaine de la seigneurie de L’Îlet-du-Portage est cité site patrimonial.