SAINT-ALEXANDRE — Avant les années 80, on comptait des cordonniers pratiquement dans tous les villages, parfois même dans plusieurs quartiers d’une ville. Aujourd’hui, il s’agit d’un métier en voie de disparition.
Maurice Martin et Monique Gagnon sont habiles de leurs mains et ont toujours baigné dans l’univers artisanal. Alors qu’ils « se montent un commerce par les soirs » pendant plusieurs années, ils décident, en 1996, de lancer à temps plein leur magasin de cordonnerie, Cordonnier MG, à Saint-Alexandre. « C’est certain que c’est un métier difficile, qu’on ne souhaite pas voir disparaître, mais c’est peu évident. Nous sommes dans une société « d’acheter-jeter », alors que les gens ne s’informent pas nécessairement. Par exemple, ils s’imaginent que c’est très coûteux de réparer un manteau, alors que les réparations sont souvent à moins de 10 $ », explique Maurice Martin.
« On a appris notre métier “sur le tas”, par intérêt, parce que c’était notre univers », ajoute Monique Gagnon. Aujourd’hui, bien des choses ont changé. « Les chaussures d’aujourd’hui sont faites de moulures sous pression, c’est plus compliqué. Aussi, si on voulait acheter de nouveaux équipements, on parle d’investissements de milliers de dollars », précise monsieur Martin.
Demandes originales
Cordonnerie MG a l’avantage d’être diversifiée. La cordonnerie occupe 50 % des activités, alors que l’autre moitié concerne les équipements pour chevaux, de la fabrication sur mesure aux articles courants. Au fil du temps, le couple de cordonniers a réalisé différents projets particuliers : une housse pour une machine à viande d’une épicerie, un couvert de spa en 4 pièces démontables, un siège de motoneige antique et même la scelle du plus petit cheval miniature au monde, à l’époque.
Relève
Maurice Martin et Monique Gagnon n’ont pas de relève. « Ce serait difficile de débuter une entreprise comme ça aujourd’hui, en raison des coûts de la machinerie trop chers. On offre le service d’autrefois, avec les équipements d’aujourd’hui. On espère que le métier perdure, mais on sait que c’est difficile ».

