Le ministère de l’Emploi a annoncé des ententes avec les Carrefours jeunesse-emploi du Québec, ententes qui font toutefois gronder de colère les principaux intéressés.
Si l’on se fie uniquement au communiqué du gouvernement, les ententes avec les 110 CJE du Québec sont une bonne nouvelle pour tous. Sur le territoire, il en est tout autrement. Des coupes de budgets de 8 à 10 % sont observées, mais surtout un resserrement des critères quant aux personnes qui pourront bénéficier des services des CJE laisse craindre le pire pour l’avenir.
Au Kamouraska, l’amputation au budget est de 10 %, comme c’est le cas partout au Bas-Saint-Laurent, comparativement à 8,1 % dans Chaudière-Appalaches. « On n’avait pas vraiment le choix d’accepter l’entente. Advenant un non, il n’y aurait juste plus rien », indique Édith Samson, directrice du CJE Kamouraska. Les nouveaux critères resserrés exigent des organismes qu’ils servent les assistés-sociaux, bénéficiaires d’assurance-emploi et les « sans chèque ». La clientèle d’une personne payée au salaire minimum qui souhaite améliorer son sort en allant suivre un DEP ne fait plus partie du portrait, ce qui scandalise les administrateurs. Qui plus est, le gouvernement donne une cible à atteindre quant au nombre de personnes à aider, mais dans un contexte aussi serré, cet objectif sera difficile à rejoindre, selon l’ensemble des CJE de nos territoires. Qu’arrivera-t-il si ces cibles ne sont atteintes? Une baisse financement dans les années futures?
Pas compte de la réalité
À Montmagny, Caroline Gimbert confirme que les coupures financières ont coûté un poste à un employé. « Pour le reste, ça ne tient pas compte de la réalité de chez nous. Par exemple, on nous dit de ne plus aller dans les écoles pour donner des ateliers, que les classes doivent venir à nous. C’est impossible ». Dans L’Islet, même son de cloche. « Le gouvernement remercie les CJE de leur ouverture, mais dans la vraie vie, on est obligés de signer, car c’est la survie de nos organismes qui en dépend », indique Rachel Després. « Les critères sont tellement resserrés que beaucoup de jeunes étudiants sont exclus. 60 % de notre clientèle d’après moi ».
Tous s’entendent pour dire que les impacts de ces exclusions affecteront différentes sphères de la société. La mise en place de cette nouvelle entente est prévue pour le premier avril prochain. Le Réseau québécois des CJE se dit déçu et s’affaire à documenter l’ampleur des impacts que les « changements imposés par le ministère auront pour les jeunes du Québec ».

