La région y goûtera, comme ailleurs

QUÉBEC/MONTMAGNY – La semaine dernière, et encore cette semaine, nous apprenions que le gouvernement du Québec allait procéder à d’importantes coupures de personnel au ministère Forêt Faune et Parcs (MFFPQ). Certains chiffres alarmants ont même été publiés par un grand quotidien. Cela mettrait en péril plusieurs recherches et interventions sur des espèces menacées ou envahissantes partout au Québec. L’étude du bar rayé ne serait pas épargnée.

En fait, il est difficile d’avoir des informations précises. Au Service des communications de MFFP à Québec, M. Jacques Nadeau, mentionne que le gouvernement ne commente pas ce qui a été écrit dans les quotidiens à ce sujet. « De manière générale, de dire M. Nadeau, le Ministère est en train de réviser ses façons de faire et il n’y a aucune espèce qui sera laissée de côté. Que ce soit les espèces aquatiques ou fauniques, nous allons continuer de faire un suivi », assure-t-il, sans pouvoir préciser davantage.

En ce qui concerne les coupes de personnel, le porte-parole du MFFP, a mentionné qu’on allait essayer de miser plus sur les employés à statut permanent. Avec les compressions annoncées, on est en droit de se demander comment le ministère pourra assurer le suivi des travaux commencés. 

Bar rayé et retombées économiques

S’il est une espèce importante aux yeux des quelques pêcheurs commerciaux, des pourvoyeurs de pêche et des nombreux pêcheurs sportifs de la région de Saint-Vallier-de-Bellechasse, Montmagny, de l’Archipel-de-L’Isle-aux-Grues, de L’Islet et même du Kamouraska, c’est bien le bar rayé.

Ce « prince ou roi du fleuve », comme certains aiment l’appeler, aussi combatif qu’un saumon, est objet de culte chez les pêcheurs. Par le passé, il était l’une des espèces les plus prisées de la pêche sportive dans nos régions.
Avant sa disparition des eaux du fleuve au début des années 1960, pour diverses raisons environnementales, on organisait même des tournois de pêche qui attiraient des centaines de pêcheurs. Cela générait des retombées économiques importantes.

Avec le vif succès du programme de réintroduction de ce poisson dans le fleuve depuis une douzaine d’années, tout porte à croire que l’on pourra graduellement reprendre la pêche à cette espèce dans quelques années. Mais cet espoir de reprise de pêche et d’apport économique régional sera-t-il hypothéqué par les compressions gouvernementales? La question reste en suspens. 

« Pour toutes les espèces, comme pour le bar rayé, de dire M. Nadeau, on continue de faire un suivi. Mais ce suivi reposera d’abord et avant tout sur nos employés permanents », de mentionner le porte-parole du MFFP.

« C’est ce à quoi on s’attaque en ce moment, poursuit-il. On n’a pas beaucoup de réponses. Parce que, d’abord, les crédits [qui seront alloués aux études et interventions fauniques] ne sont pas encore élaborés. Et on ne sait pas encore la date du prochain budget provincial. » 

Pourtant, dans Le Devoir le 5 février on écrivait que « deux des trois biologistes chargés d’étudier les populations de bar rayé se retrouveront aussi sans emploi. » Des informations encore plus alarmantes ont été publiées dans l’édition du 10 février, il semble qu’aucun secteur d’étude ou d’intervention ne sera épargné. Les pertes d’emploi de spécialistes et de techniciens se compteraient par centaines et les régions écoperaient particulièrement. Qui plus est, ce sont les jeunes biologistes et techniciens de la relève qui perdraient leurs emplois en premier lieu. M. Nadeau n’a pu confirmer ces informations.

« Ce n’est vraiment pas arrêté pour nous », de répondre le porte-parole. Il y a peut-être des biologistes qui font autre chose qui pourront être affectés à cela [suivi du bar rayé]. Et on est en train de revoir tout ça. […] C’est de s’assurer que toutes les espèces aquatiques et fauniques continuent d’être suivies de la meilleure des façons. Étant donné qu’on a besoin des données pour faire de la gestion, on n’a pas le choix », a-t-il mentionné. Des défis de restructuration sont à relever dans ce ministère, semble-t-il.

Agents de la faune

Quant à l’équipe de six agents de la faune du secteur de Montmagny-L’Islet-Bellechasse, qui s’étend jusqu’à Saint-Pamphile à l’est et Saint-Luc-de-Bellechasse vers l’ouest, elle demeure en place. On conviendra qu’il s’agit d’un très vaste territoire pour six agents.

Comme dans bien des secteurs, depuis plusieurs années, on procède par « attrition », ce qui fait en sorte que les employés qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, mais il n’y a pas de menaces de coupes de personnel en ce moment, chez les agents de la faune.