SAINT-ROCH-DES-AULNAIES – Dans le cadre de l’Année internationale de l’agriculture familiale qui était en 2014, la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches a préparé une série de portraits de fermes familiales. Voici celui de la Ferme Pellerat, située à Saint-Roch-des-Aulnaies.
Les frères Gervais et Jean-Guy Pelletier constituent la troisième génération de la ferme laitière située sur la Route 132. Gervais et sa conjointe, Sophie Nicole, ont deux fils et deux filles, tandis que Jean-Guy et sa conjointe, Lucie Poirier, ont un fils et trois filles. D’ici quelques mois, Daniel, le fils de Gervais, et Francis, le fils de Jean-Guy, prendront la relève. En plus de plusieurs membres de la famille, l’entreprise agricole emploie trois personnes à temps plein, plus quelques étudiants de l’ITA de La Pocatière.
Tout comme la grande majorité des fermes québécoises, la Ferme Pellerat en est une familiale. Ce modèle permet à la famille de prendre ses propres décisions. D’ailleurs, Jean-Guy considère que ce modèle permet de maintenir les actifs de l’entreprise dans la famille, sans avoir recours à des investisseurs externes, donc de préserver l’autonomie de l’entreprise. Son frère Gervais renchérit : « Être capable de transférer notre ferme à notre relève et à notre descendance, c’est ça pour moi l’agriculture familiale. »
Pour Jean-Guy, être agriculteur signifie d’être son propre patron, ce qu’il apprécie grandement : « Le fait de gérer moi-même mon entreprise m’apporte une fierté d’accomplissement supplémentaire. » Selon Gervais, pour exercer cette profession, la passion de l’agriculture doit primer sur tout le reste : « Chaque matin, on ne sait pas toujours ce que la journée nous réserve. Être agriculteur, ce n’est pas du tout routinier. Ça demande de prendre des décisions et de faire preuve de leadership. »
Transmettre la passion
Parlant de passion, transmettre une entreprise à la génération suivante ne peut se faire qu’entre personnes passionnées d’après Gervais : « Nous devons être capables de transférer à nos enfants la même passion que nous ont transmise nos parents. Nous devons aussi être en mesure de leur transférer notre savoir-faire et nos connaissances. »
Même s’ils sont de gros travailleurs et ont de grandes responsabilités, les membres de la famille Pelletier réussissent à concilier le travail avec la famille et les loisirs. Gervais est un golfeur et Jean-Guy aime la pêche. Lorsqu’un membre de la famille doit s’absenter du travail pour une activité, ils trouvent une solution. Il faut aussi spécifier que leurs enfants ont la chance de pouvoir travailler sur la ferme familiale tout en étant rémunérés.
L’agriculture d’aujourd’hui a beaucoup évolué selon les frères Pelletier. « Tout ce qui concerne l’environnement, ce n’est plus comme avant : il y a plusieurs lois et la grande majorité des producteurs les respectent », d’affirmer Jean-Guy. Celui-ci déplore un certain sensationnalisme dans certains médias lorsqu’un seul producteur commet une infraction. Les retombées sont négatives pour l’ensemble de sa profession. « Il faut savoir prendre les devants, faire connaître et valoriser notre agriculture », ajoute-t-il.
Pour sa part, Gervais souhaite également que les gens prennent davantage conscience de l’importance de sauvegarder notre agriculture et des petits inconvénients que cela peut engendrer. « C’est normal que l’agriculture produise du bruit et des odeurs. Les citadins qui choisissent de s’acheter une maison en campagne doivent en être conscients. L’agriculture, c’est un gros moteur économique pour les régions. Un pays sans agriculture, c’est un pays sans âme! », de conclure Gervais Pelletier.