La faune est sacrifiée dans les nouvelles mesures d’austérité du gouvernement Couillard. Alors qu’il est question d’exploiter le pétrole à Anticosti, on supprime une grande partie de l’expertise sur le saumon atlantique. Pourtant l’île d’Anticosti possède une population unique, en voie de disparition. Au moment où le gouvernement met de l’avant le Plan Nord et la Stratégie maritime, on supprime également de l’expertise sur la biodiversité nordique et le suivi de l’état des poissons du Saint-Laurent. C’est un non-sens.
Ces coupes budgétaires ont de lourdes conséquences sur l’expertise faunique du gouvernement et compromettent la capacité du ministère d’assurer une gestion durable de la faune. Depuis l’été 2014, c’est la quatrième fois que le gouvernement coupe dans le secteur Faune du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. La première coupe concernait la suppression d’une cinquantaine de postes, quelques semaines plus tard les déplacements des agents de protection de la faune ont été limités, ensuite les travaux des équipes de rétablissement des espèces menacées et vulnérables ont été suspendus. C’est une véritable hémorragie.
La faune est en ballottage. Traditionnellement, la faune change de ministère au gré des élections. À l’élection du dernier gouvernement, Nature Québec avait signifié son inquiétude de voir la faune et les parcs être rapatriés dans un ministère orienté vers l’exploitation de la forêt. Nos craintes se sont avérées. Toutes les coupures qu’a subies le secteur Faune depuis la création du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs n’envoient pas un bon signal sur la place accordée à la biodiversité.
Il faut se donner les moyens de protéger la faune menacée, de gérer durablement la faune exploitée et de poursuivre l’acquisition de connaissances scientifiques. Même d’un point de vue strictement économique, ces décisions se justifient mal, considérant que la faune génère des retombées de plus d’un milliard de dollars.
Christian Simard
Directeur général de Nature Québec