La mobilité entre les différentes régions du Québec a diminué cette année. Cela sera-t-il suffisant pour contrer le manque de main-d’oeuvre qualifiée afin de revitaliser les régions? Place aux jeunes en région (PAJR) plaide pour une stratégie de mobilité interprovinciale.
Collaboration: Julien Carrier
L’organisme PAJR a récemment remis un rapport concernant sa vision de la régionalisation et de l’immigration dans le cadre des consultations organisées par la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, madame Kathleen Weil. Selon Mathieu Vigneault, porte-parole de PAJR, les manières de faire actuellement ne sont pas optimales.
En effet, PAJR a comme mandat de cibler les 18-35 ans afin de leur faire valoir la vie en région et ultimement leur en faciliter l’établissement. Il faudrait cependant en faire plus.
Comme le précise M. Vigneault, « en encadrant uniquement les individus de cette tranche d’âge on se coupe d’une bonne partie de la population », en précisant qu’une stratégie nationale de mobilité interprovinciale qui s’étendrait à toute la population et qui ciblerait les immigrants serait foncièrement bénéfique. Selon PAJR, il en va de la survie des régions.
Les enjeux
Comme le démontrent les données compilées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), les taux d’entrants et de sortants d’une municipalité régionale de comté (MRC), entre les personnes dans la vingtaine versus celui des personnes dans la trentaine et dans la quarantaine, ne s’équilibrent pas toujours sur une longue période de temps.
Le problème lorsqu’une région accuse un solde migratoire négatif à long terme, fait savoir M. Vigneault, c’est que « le financement des services sociocommunautaires diminue », en ajoutant que l’éducation, les services municipaux, la sécurité des aînés, etc. risquent d’être affectés sérieusement par une décroissance démographique.
La réalité
Il est de notoriété publique qu’une frange importante des jeunes dans la vingtaine quitte leur région natale, dans le but de compléter leur étude, de trouver de l’emploi, etc. Ce qui n’est pas une mauvaise chose comme le fait remarquer M. Vigneault.
L’important, souligne-t-il, « c’est que le taux de jeunes qui quittent une région dans la vingtaine soit compensé par celui des gens dans la trentaine et la quarantaine qui y reviennent ». En effet, si des personnes quittent une région pour aller s’instruire et qu’elles y reviennent ensuite, celle-ci s’en trouve revigorée. Cependant, la théorie ne rejoint pas toujours la réalité.

