Publicité

Abandon du projet d’usine d’asphalte à Montmagny : Le maire croit que cela pourrait envoyer un mauvais signal aux investisseurs

MONTMAGNY – Le maire de Montmagny, M. Jean-Guy Desrosiers annonçait lors de la séance du conseil municipal du lundi 9 mars dernier que la Ville avait décidé de ne pas aller en référendum avec le règlement amendé 1500-6, ayant pour objet d’autoriser l’installation de l’usine d’asphalte de Construction et Pavages Portneuf, au 454 chemin du Golf, attenant aux Concassés du Cap. Le maire n’a pas caché sa déception.

Le porte-parole du comité des résidents et autres propriétaires qui s’opposaient à la venue de cette entreprise, M. Sébastien Lord, quant à lui, se réjouissait de la décision de la Ville, lors d’une brève entrevue le lendemain.

Lors de la rencontre mensuelle avec les journalistes suivant le conseil municipal, le mercredi 11 mars, le maire n’a pas caché sa déception. « Bien sûr que je suis déçu », a-t-il dit, lorsque questionné.  

La veille, sur les ondes de CMA-TV, il avait affirmé que « cet échec n’envoyait pas un bon signal pour les promoteurs désirant venir investir à Montmagny. » Il a toutefois ajouté que le conseil municipal devait respecter l’opinion des citoyens. 

Il a également mentionné que le conseil municipal avait « analysé les tenants et les aboutissants » du dossier qui faisaient, entre autres, ressortir un coût de « 15 à 20 000 $ » pour la tenue d’un référendum, ce qui représente une somme considérable qui a pesé dans la balance, « surtout en cette période de restrictions budgétaires imposées par le gouvernement ». 

Opposants offusqués

M. Sébastien Lord et un collègue, M. Jeannot Gaudreau, se sont dits offusqués par l’affirmation du maire voulant que cette opposition citoyenne envoie un mauvais signal aux éventuels promoteurs. 

Lors de notre entrevue, Sébastien Lord se questionnait aussi à savoir pourquoi on devrait développer une usine d’asphalte dans sur le chemin du Golf. « On vit dans un milieu rural, à cinq minutes de la ville. Pourquoi ne pas penser à développer le récréotouristique? », a-t-il dit.

Il croit que l’on pourrait lancer dans ce secteur des activités champêtres. « On peut avoir de l’équestre, des lacs à truite. On a un beau terrain de golf. On a une belle auberge. Toutes ces choses ne détruisent rien. De la belle nature », a-t-il fait remarquer, en soulignant que les résidents ne sont pas des écolos fanatiques, mais tout simplement des gens qui veulent du développement harmonieux. 

« Que le maire implante ce genre d’industries [asphalte et autres industries lourdes], dans un parc industriel. C’est fait pour ça! », a-t-il déclaré, avec l’approbation de son collègue. 

« Ici, on veut développer la ruralité », a-t-il ajouté, soulignant que « le récréotouristique c’est l’avenir », il a ajouté : « les conseillers municipaux il faudrait qu’ils aient quelques idées de ce genre. On peut le développer le chemin du Golf, mais pas avec de l’asphalte ».

Il faut dire qu’il existe déjà quelques industries « lourdes » dans le secteur. Cela et la possibilité d’économiser sur les coûts de transport d’asphalte, l’usine se trouvant à proximité, avaient convaincu la Ville d’aller de l’avant avec ce projet.

D’autres récriminations

Au sujet des industries lourdes et bruyantes, les résidents du chemin du Golf en ont d’ailleurs gros sur le cœur.

« Ici, c’est un lieu de campagne. C’est un lieu paisible qu’on désire ravoir, parce qu’on l’a perdu », de dire Jeannot Gaudreau. « Nous voulons reprendre possession de notre environnement », a-t-il ajouté. « Ceux qui auront de beaux projets, on va même les aider », de renchérir M. Lord. « Nous voulons aussi que le gens comprennent et sachent pourquoi nous faisons des actions », de souligner M. Gaudreau. Le 9 mars, lors de la soirée du conseil municipal, ce dernier a déposé un document intitulé « Politique à revoir ». 

Ce document, qui a l’allure d’une pétition, a été signé par 71 résidents du chemin du Golf. L’on y lit, entre autres, que depuis les années 1980, les résidents vivent avec des contraintes majeures dues aux établissements « de gravières, de dévastation du paysage, de bruit continuel et d’un environnement dévasté ». Il y est aussi question de circulation dérangeante des camions, de dommages au pavage et autres.

L’Écocentre est aussi montré du doigt à « l’achalandage très élevé ». Des objets sortent aussi des véhicules de transport non protégés par des bâches, et se retrouvent dans les fossés et même sur les terrains, dit-on.

Vigilance

En conclusion du document, les signataires exigent de la Ville « de faire partie de la table de concertation avant de donner suite à des projets à risques ou autres dans notre secteur lourdement handicapé, sans qu’on ait été consultés ».

Rappelons que le 26 février dernier, 79 personnes- avaient signé le registre municipal- pour demander à la Ville d’aller- en référendum, dont 74 domiciliés (sur 111; 66,67 %), quatre sur 50 non domiciliés et une personne morale, sur dix, sur un total de 117 recensées habilitées à signer; 28 signatures étaient nécessaires pour aller en référendum.