La rivière aux Perles et autres curiosités

La rivière aux Perles, appelée aujourd’hui rivière Kamouraska, prend sa source à l’est de Saint-Gabriel-de-Kamouraska et jette ses eaux dans le fleuve à l’est du cap Taché. Le nom si charmant de ce cours d’eau a été officialisé par la Commission de toponymie du Québec en 1983, mais il a été changé en 2006 pour rivière Kamouraska. L’origine toponymique du nom de cette rivière recèle un trésor.

En 1840, dans son journal de voyage jusqu’à Kamouraska, Marie Anne Cerré aime raconter la découverte de perles blanches par des enfants sur le bord de la rivière Kamouraska. Elle en reçoit même une en cadeau et se propose de la donner à un musée de Québec. Avec les années, ces perles piquent la curiosité. Dans sa Nouvelle géographie universelle, parue en 1890, le célèbre géographe français Élisée Reclus décrit la région de Kamouraska et accorde une place aux perles roses fort appréciées que l’on trouve en bordure de la rivière Kamouraska. 

Ces découvertes fortuites expliquent pourquoi le nom de rivière aux Perles a longtemps été utilisé pour désigner ce cours d’eau. 

Si certains noms de lieux ou toponymes sont entrés dans la vie quotidienne des sud-côtois, pour le voyageur, ces noms piquent toujours la curiosité. Pour désigner des rivières, on a par exemple adopté les noms de rivière Manie à Saint-Bruno, bras d’Apic à Saint-Cyrille et rivière à la Caille à Montmagny. 

Les noms de certains rangs font sourire comme celui de brise culottes à Sainte-Perpétue. Les petites collines de la région ont aussi des noms mystérieux. Pensons à la montagne Mississipi à Saint-André, à la montagne à Coton à Saint-Pascal ou au rocher de la Chapelle à Montmagny. 

Les toponymes font partie de l’histoire régionale et du patrimoine immatériel. Ils ne sont pas fixés à jamais dans le temps, puisqu’on les change de temps à autre pour des raisons politiques, économiques, culturelles et sociales.