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Cinq directeurs de cégeps dénoncent les compressions du gouvernement Couillard

Les directeurs généraux de cinq cégeps de l’Est-du-Québec s’unissent pour dire au gouvernement Couillard leur inquiétude devant la menace de nouvelles compressions budgétaires qui pourraient bien s’élever à 3 M$ pour leurs établissements réunis. Ils craignent que celles-ci compromettent plusieurs services directs destinés aux élèves.

Le directeur général du Cégep de La Pocatière, M. Claude Harvey, évalue à 500 000 $ ces nouvelles compressions pour son établissement. Celles-ci s’ajoutent à d’autres compressions effectuées en milieu d’années scolaires pour un total d’environ 700 000 $. Depuis quatre ans, le Cégep de La Pocatière a vu son budget coupé de 2,1 M$.

Selon M. Harvey, chaque département a dû réduire ses dépenses de 16 %. « Ce ne sera pas suffisant », dit-il. Le Cégep ne peut pas compresser les salaires ni les frais fixes tels que l’électricité. « Le montant sur lequel on peut intervenir est limité », dit-il. Les cégeps estiment qu’ils n’ont plus de marge de manœuvre et prévoient que ce sont les services aux élèves qui vont écoper. Il craint entre autres de devoir réduire le recrutement d’étudiants étrangers, souvent indispensable au maintien de certains programmes. Néanmoins, M. Harvey met de côté l’idée de fermer le Centre d’études collégiales de Montmagny. Même si une partie de son budget devra être amputé, il n’est pas envisagé de remettre sa survie en question, a-t-il indiqué. 

Frein au développement

De telles compressions empêchent le Cégep de se développer et c’est l’ensemble du milieu qui est perdant, soutient en outre le directeur général. Leur impact sur l’essor économique et social des régions est immense, selon les cinq directeurs généraux. « Je souhaite qu’on revienne un jour à une période de développement », a lancé M. Harvey à la fin de son allocution.

Bref, Claude Harvey parle de ces dernières compressions comme d’une charge de plomb qui va se déposer sur le réseau collégial. Dans le milieu depuis 30 ans, Jean-Pierre Villeneuve directeur général du Cégep de Rimouski, dit que c’est l’une des pires périodes qu’il a vue. « Ces dernières compressions sont de trop et elles hypothèquent l’avenir de nos régions », a aussi déclaré le directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup, René Gingras.

3 M$ dans l’Est

Les compressions de 3 M$ dans les cégeps l’Est-du-Québec se partagent comme suit : Cégep de la Gaspésie et des Îles : 650 000 $ ; Cégep de Matane : 400 000 $ ; Cégep de Rimouski : 1 million $ ; Cégep de Rivière-du-Loup : 450 000 $ ; Cégep de La Pocatière : 500 000 $. Au cours des quatre dernières années, les cégeps de l’Est de la province ont subi environ 11,8 M$ de compressions. Elles ont ainsi privé la grande région de l’Est-du-Québec de près de 12 M$ en retombées économiques directes, soutiennent les cinq directeurs.