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50 ans de vie religieuse pour Sr Graziella Grand’Maison

SAINT-PACÔME – Enfant, la petite Graziella Grand’Maison se rendait chez son grand-père, Elzéor où, ses oncles pères blancs, en visite, projetaient les films qu’ils avaient filmés en Afrique. Un jour, se disait la jeune fille, « moi aussi j’irai sur ce continent. » L’avenir allait lui donner raison. Depuis 25 ans, la religieuse membre de la congrégation des sœurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles œuvre au Tchad.

Sœur Graziella Grand’Maison est en visite au pays. La semaine dernière, sa congrégation a célébré ses 50 ans de vie religieuse. D’autres consœurs ont alors fêté 60 ans et 70 ans de vie religieuse. Sœur Grand’Maison est née à Saint-Pacôme. « À 16 ans, je suis rentrée ici comme novice », raconte-t-elle dans le parloir de la maison des religieuses de sa congrégation à Rivière-du-Loup. Après avoir suivi un cours de cuisine, elle sera cuisinière au sein de sa congrégation durant 25 ans à Rivière-du-Loup, Lévis, Québec et La Pocatière.

Qu’est-ce qui pouvait attirer une fille de 16 ans à la vie religieuse? « Je voyais le curé Fortier [alors curé de Saint-Pacôme] réciter son chapelet et lire son bréviaire dans la cour du presbytère et cela m’impressionnait », dit-elle. Elle était aussi impressionnée par les sœurs qu’elle voyait à la messe. Mais faut-il admettre qu’avec trois oncles pères blancs et une tante religieuse, elle grandissait dans un terrain fertile à la vie religieuse. 

Le rêve africain

Après 25 ans de vie religieuse au pays, Sœur Graziella Grand’Maison réalise son rêve d’aller en Afrique y poursuivre sa mission. Elle arrive au Tchad en 1990, dix ans après l’arrivée des sœurs de l’Enfant-Jésus de Chaufailles dans ce pays du centre de l’Afrique. Au départ, elle s’installe à N’Djamena, la capitale. Puis elle déménage à Laï, plus au sud, pour ouvrir un pensionnat pour les jeunes filles africaines. « La première année, il y avait 15 filles. On en compte 30 aujourd’hui », dit-elle. Ces adolescentes de 12 à 18 ans fréquentent les écoles avoisinantes. Sœur Graziella est la responsable du pensionnat depuis son ouverture.

Se tenir debout

Sœur Graziella raconte que des filles sont arrivées complètement illettrées à la résidence. Elles provenaient souvent de familles pauvres. Plusieurs en sont ressorties avec un métier, certaines sont même devenues enseignantes. En plus de leurs études, elles reçoivent de l’aide pour leurs études et du rattrapage à la maison. Dans un pays où les droits des femmes sont bafoués, Sœur Graziella Grand’Maison s’est donné comme mission de les amener à se tenir debout. « On veut faire des femmes engagées, solides », dit-elle.

Et c’est cette motivation qui l’incite à vouloir poursuivre son œuvre tant que la santé le lui permettra.