Bien sûr il n’était pas parfait. Comme Churchill, comme De Gaulle, Roosevelt, Castro et bien d’autres. Comme eux, il voyait plus loin, plus grand. À la mesure et l’envergure d’un peuple, d’un pays. Il a été plus grand que son temps, dans son âme, dans sa démesure dans sa noblesse et dans sa vision. Nous avons été trop petits pour en comprendre cet ensemble, sa cohésion et son envergure. Telles sont la marque et le lot des grands qui définissent le monde. Je vous remercie M. Parizeau de nous avoir amené aussi loin, aussi près du but recherché par tout peuple qui se respecte. Salut donc à votre stature exceptionnelle et merci pour vos réalisations qui nous ont poussés au coeur du 20e siècle.
Comme nous tous vous n’étiez pas parfait. Mais un peu mieux que beaucoup d’entre nous. Et malgré le fait que vous vous foutez éperdument ― surtout maintenant ― de mes éloges et de celles de bien d’autres, j’aime quand même croire que vous entendrez le reproche suivant. Je regrette de vous une seule chose. Soit celle que vous ayez complètement «substitué» l’intelligence, le charisme et les convictions ― aussi profondes que les vôtres ― d’un Pierre Bourgault, à ceux plus équivoques d’un infatué également charismatique. Je fais un reproche similaire à René Lévesque. Mais pour me racheter un peu, sachez, M. Parizeau que votre vision du Québec actuel m’attriste autant que vous. Notre avenir comme nation, comme peuple, est toujours dépendant de puissants chafouins qui, malgré leurs efforts suspects pour les hommages, ne parviennent qu’à montrer leur petitesse en s’interrogeant sur les raisons qui ont amené les Québécois à dire non à deux reprises à leur destin. Que voulez-vous, la cécité s’avère plus pénible à ceux qui ne veulent rien voir ou comprendre.
Salut à vous, Monsieur !
Sincères condoléances à toute votre famille.
Marcellin C. Després
Saint-Cyrille-de-L’Islet
