LA POCATIÈRE – Les rumeurs d’une campagne électorale déclenchée dimanche ou lundi s’intensifient au pays. Dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, les principaux candidats se disent prêts, sur un ton légèrement amer.
En raison de la loi sur les élections à date fixe adoptée en 2007, la date du scrutin 2015 est connue depuis quatre ans, soit le 19 octobre. Toutefois, une dissolution immédiate du parlement entraînerait les Canadiens dans la plus longue campagne électorale fédérale de l’histoire moderne avec une durée de 11 semaines.
« Moi, je me garde une réserve avant de dire qu’ils vont déclencher les élections dimanche ou lundi. Ils ont lancé l’idée, la réaction est très négative. Donc, la façon conservatrice de faire les choses serait de ne plus les déclencher et d’attendre plutôt à la fin du mois, en disant qu’ils sont meilleurs parce qu’ils ont écouté les gens », de mentionner le député néo-démocrate de la circonscription, M. François Lapointe, sur un ton légèrement méfiant.
Pour la candidate libérale Marie-Josée Normand, méfiance et cynisme étaient de la partie. « Ça ne m’étonne pas. Que se soit du bluff ou réellement une campagne prématurée, ça ressemble beaucoup au gouvernement Harper qui fait fit des règles depuis 10 ans. »
Campagne dispendieuse
Un déclenchement imminent de la campagne électorale fédérale coûtera beaucoup plus cher aux contribuables, puisque les dépenses des candidats peuvent être remboursées jusqu’à concurrence de 60 % s’ils ont obtenu plus de 10 % du vote dans leur comté.
« C’est très cynique de voir un gouvernement qui a décrié le financement électoral pendant huit ans vouloir déclencher une campagne à l’américaine qui va coûter des centaines de millions de plus aux électeurs », de s’exclamer François Lapointe.
Même son de cloche chez le candidat bloquiste Louis Gagnon. « Une date fixe c’est correct, mais on devrait aussi légiférer sur la durée de la campagne, ne serait-ce que pour les dépenses. 36 jours par exemple, ça serait raisonnable. »
Priorités
Le contexte économique difficile qui prévaut au pays semble diriger toutes les priorités des partis vers l’emploi et l’économie. D’ailleurs, Louis Gagnon estime que son parti sera en mesure de faire beaucoup à ce chapitre, et cela, même s’il est confiné à l’opposition. « On peut s’en occuper, même si on n’est pas au pouvoir. On l’a démontré avec Paul Crête par le passé ».
« Tous les dossiers sont importants, mais un des éléments à l’échelle nationale qui va rester pour le NPD, c’est l’économie basée sur la PME et l’innovation. Les PME, c’est ce qui a relancé Montmagny et l’innovation, c’est clairement le Kamouraska », de marteler le député François Lapointe.
De son côté, Marie-Josée Normand joue de prudence et préfère attendre le déclenchement officiel de la campagne avant de dévoiler sa plateforme électorale. « Présence, écoute, action. Ça fait 15 mois que je suis sur le terrain et les gens ne se sentent pas écoutés par le gouvernement actuel. »
Au moment d’écrire ces lignes, le candidat conservateur Bernard Généreux n’avait toujours pas retourné nos communications.
