COMMUNIQUÉ
Le président de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, M. Gilbert Marquis, le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, M. Gabriel Belzile, le président de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), M. Pascal Hudon, ainsi que Mme Marie-Christine Coulombe, productrice d’œufs de consommation à Amqui, ont demandé au premier ministre du Canada, M. Stephen Harper, de préserver intégralement la gestion de l’offre dans les négociations en cours du Partenariat transpacifique.
« La gestion de l’offre est le système le plus juste pour les producteurs, les transformateurs et les consommateurs. Nous n’avons pas les moyens de nous priver d’un secteur qui génère des dizaines de milliers d’emplois au Québec et des milliers au Bas-Saint-Laurent. Nous avons déjà un appui tangible du gouvernement du Québec, mais pour défendre adéquatement la gestion de l’offre, il est essentiel de convaincre le gouvernement du Canada qu’il a tout intérêt à sauvegarder la gestion de l’offre pour garder des régions prospères » a déclaré le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Gabriel Belzile.
« L’expérience des concessions de dernière heure accordant un accès supplémentaire de 17 700 tonnes de fromages aux Européens dans l’entente Canada – Union européenne nous a rendus très méfiants. Les négociations dans le cadre du PTP se sont intensifiées au cours des dernières semaines. Nous approchons du moment où les leaders politiques auront à intervenir pour finaliser l’entente. Monsieur Harper doit résister aux pressions et dire non à de nouvelles concessions dans les secteurs sous gestion de l’offre » a ajouté M. Belzile.
Pour sa part, M. Pascal Hudon, président de la FRAQ, a rappelé que « 40 % de la relève qui s’établit en agriculture le fait dans des secteurs sous gestion de l’offre et que ce mode de mise en marché collective fonctionne selon des principes d’équité, d’équilibre et d’appui à des produits locaux de grande qualité ». Celui-ci a ajouté que « Le gouvernement fédéral doit absolument garantir aux jeunes agriculteurs un environnement d’affaires qui leur assure un avenir décent et un revenu stable comme le permet la gestion de l’offre ».
Bien que le gouvernement fédéral se soit engagé à répétition à défendre la gestion de l’offre dans toutes les négociations commerciales, les producteurs de lait, d’œufs et de volailles et leurs partenaires sont très inquiets qu’il en vienne à accepter de nouvelles concessions qui pourraient conduire à son démantèlement. Cette préoccupation s’est accentuée à la faveur de la déclaration du premier ministre en mars dernier à propos des négociations en cours du PTP, dans laquelle M. Harper affirmait « être devant des choix difficiles ».
La pression exercée sur le Canada pour qu’il accepte d’ouvrir ses marchés sous gestion de l’offre augmente. Elle vient principalement des États-Unis. Une demande que M. Gabriel Belzile qualifie d’injustifiée alors qu’ils sont déjà les principaux exportateurs de produits laitiers et avicoles au Canada.
Le Canada importe de 8 % à 10 % de ses besoins en produits laitiers et en poulets. Les États-Unis, quant à eux, importent moins de 3 % de leurs produits laitiers grâce à des contingents tarifaires et des mesures de soutien interne qui limitent l’accès à leur marché.
Le Canada a déjà des accords de libre-échange en vigueur avec quatre des 12 pays qui négocient le PTP : les États-Unis, le Mexique, le Pérou et le Chili. Il y a également une négociation en cours avec le Japon, la plus grande économie de la zone après celle des États-Unis. « Nous ne sommes pas contre le PTP. Nous sommes pour un PTP avec la gestion de l’offre intégralement préservée et sans concessions d’accès au marché. Les secteurs laitiers et avicoles, juste au Québec, génèrent 92 000 emplois et permettent le versement de 1,38 milliard en taxes et impôt aux trésors gouvernementaux. Le Canada a tout intérêt à préserver cette contribution majeure à son économie », a mentionné Gilbert Marquis.