Les gens de L’Islet réfléchissent à l’avenir de leurs églises

SAINT-EUGÈNE – Une centaine de personnes ont participé vendredi dernier au forum sur l’avenir des églises de la région de L’Islet. Déjà, une série de rencontres dans 12 des 14 paroisses avait permis de rejoindre 600 personnes, souligne le chargé de projet, Nicolas Paquin.

Un travail de réflexion similaire a été mené en janvier 2014 au Kamouraska. Cette journée, comme celle tenue à Saint-Eugène, vendredi, amorce la réflexion et le dialogue entre les divers intervenants en vue d’en arriver à des propositions concrètes au cours des prochaines années. Car, comme l’a indiqué Mgr Yvon Joseph Moreau, au terme de la période de travail en atelier, « il faudra bouger plus vite dans les années à venir. »

Garder le lieu de culte

Un tour d’horizon des discussions qui ont animé les ateliers permet de constater que les gens souhaitent que leur église, même si elle est appelée à se transformer, demeure un lieu de culte. Les gens sont conscients que cette réflexion sur l’avenir de leur église doit d’abord se faire au sein de chaque communauté et impliquer le plus de gens possible en vue d’en faire un véritable projet collectif. N’empêche, ont mentionné plusieurs, qu’un dialogue est nécessaire entre les différentes paroisses pour éviter d’avoir des projets similaires. On a parlé beaucoup de concertation entre les paroisses et les conseils municipaux. 

Héritage et vison d’avenir

Visiblement, la démolition n’apparait pas comme une option. Les églises étant perçues comme le symbole de l’héritage de nos ancêtres. On pense davantage à diversifier les activités, à utiliser l’église pour offrir des services communautaires, par exemple. L’ethnologue Jean Simard proposait notamment la création de comités de planification de façon à se donner une vision d’avenir. Le financement demeure aussi un enjeu important. Mgr Moreau voit le rôle de la municipalité comme celui d’un facilitateur. La communauté doit, dit-il, s’investir dans un projet dans lequel elle croit et ne pas se laisser décourager même si ce projet suscite une part de résistance et de l’opposition. « Il faut que cela devienne le projet de tous, et à toutes les étapes », dit-il. Pour le préfet de la MRC, Jean-Pierre Dubé, il faudra en outre mettre de côté les sentiments et les émotions pour prendre des décisions éclairées.

Penser à long terme

Quatre présentations ont été données durant la journée par le diocèse de Sainte-Anne, le CLD de L’Islet, le ministère de la Culture et des Communications et par le Conseil du Patrimoine religieux du Québec. Les discussions en atelier et la plénière ont complété l’activité. « L’idée était d’amener les gens à la réflexion », conclut Nicolas Paquin. Il faudra être ingénieux et penser à long terme quand viendra le temps de choisir une vocation pour son église, une démarche qui, dans le contexte actuel, semble inévitable, dit-il.