LA POCATIÈRE – Éric Ouellet, enseignant et politicologue au Cégep de La Pocatière croit la campagne électorale fédérale nationale viendra éclipser les enjeux locaux. Même ceux qui ont le plus mobilisé nos communautés dans les derniers mois.
« On ne peut pas nier l’influence de la campagne nationale dans les débats locaux. Je dirais que ça draine à peu près 80 % à 90 % des sujets discutés par les candidats », de mentionner Éric Ouellet. Ce qui signifie que certains sujets qui étaient de gros enjeux risquent d’être balayés sous le tapis. « Il n’y a aura pas trop de position de la part des candidats locaux sur le projet d’oléoduc Énergie Est, par exemple, car aucun des partis n’a encore réellement tranché sur le sujet à l’échelle pancanadienne », ajoutait-il.
Malgré tout, ce qui semble être davantage de nature provinciale, tels le développement économique régional et l’exode de la population rurale, devrait réussir à se tailler une place dans la campagne. « Est-ce qu’on veut que nos régions participent à l’essor économique du pays ou est-ce qu’elles sont seulement des colonies de vacances qu’on aime bien fréquenter deux semaines durant l’été? », de questionner Éric Ouellet.
Bon départ
Jusqu’à présent, le politicologue estime que les quatre principaux candidats ont bien réalisé leur départ. « Mme Normand du Parti libéral a eu son investiture l’an dernier, elle a été longtemps sur le terrain et ça pourrait être payant à l’urne. Il sera aussi intéressant de voir l’effet Duceppe sur le candidat bloquiste Louis Gagnon ». Toutefois, Éric Ouellet croit que la campagne se jouera surtout entre François Lapointe du NPD et Bernard Généreux du Parti conservateur. « M. Lapointe a été élu lors de la vague orange en 2011 et il s’est bien démarqué chez les néo-démocrates. Mais Bernard Généreux revient clairement pour gagner et il sera très combattif lors d’un éventuel débat ».
Élection du cynisme?
Le déclenchement hâtif de la campagne actuelle n’aidera en rien les partis politiques, sinon à alimenter le cynisme ambiant, en raison de sa longueur. « On était déjà en campagne électorale, en raison des élections à date fixe. Mais c’est sûr qu’on devra statuer sur un nombre maximal de jours pour la prochaine élection ». Ce qui fait dire à Éric Ouellet que rien n’est gagné d’avance pour Stephen Harper, malgré des coffres bien garnis. « Neuf ans au pouvoir plus 78 jours de campagne. Ça reste un pari risqué pour les conservateurs ».

