L’église de L’Islet, un joyau du patrimoine

Les paroisses de la Côte-du-Sud peinent à entretenir et à administrer les églises érigées il y a plus de cent ans. La fréquentation des églises connaît une diminution sans précédent. Faute de revenus, des choix déchirants sont parfois nécessaires. Il faut les détruire ou les désacraliser pour leur donner une nouvelle fonction. Mais certaines d’entre elles, plus anciennes, ont un statut particulier qui joue sur leur destinée. Elles sont classées immeuble patrimonial. C’est le cas de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours à L’Islet.

Joyau du patrimoine religieux sur la Côte-du-Sud, cette église a été construite selon les plans de l’architecte Jean Baillargé (1726-1805) à qui l’on doit la construction du retable de l’église de Saint-Jean-Port-Joli. En 1767, l’évêque de Québec exhorte les paroissiens de la paroisse à entreprendre la construction d’un nouveau temple en pierres. Comme plusieurs projets architecturaux d’envergure à cette époque, les travaux de construction et de parachèvement s’échelonnent sur quelques années, entre 1768 et 1771. Mais étonnamment, l’église ne sera ouverte au culte qu’en 1780.

Comme plusieurs églises au XIXe siècle, celle de la paroisse Notre-Dame-de-Bonsecours fait l’objet d’agrandissement et de réparations à divers moments. En 1884, le clocher et la façade sont refaits et on y ajoute de nouvelles cloches. 

L’intérieur de cette église est réalisé par les plus grands sculpteurs de l’époque. Le retable du chœur est l’œuvre de Jean et Pierre-Florent Baillargé. Le tabernacle, provenant probablement de la précédente église, est exécuté par Noël Levasseur (1680-1740). La lampe du sanctuaire pour sa part est une œuvre de l’orfèvre François Ranvoysé (1739-1819). Ranvoyzé a également réalisé un encensoir et un calice en or massif pour cette église.  Le 3 janvier 1957, le gouvernement du Québec procéda au classement de cette église à titre d’immeuble patrimonial.