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Les Kamouraskois réfléchissent sur l’avenir des églises

RIVIÈRE-OUELLE — Plus de 200 personnes provenant des milieux culturels, municipaux et religieux ont réfléchi sur l’avenir des églises du Kamouraska, vendredi dernier, à Rivière-Ouelle. Même si elles sont toutes actives, il est clair que des changements de vocation s’imposeront au cours des prochaines années.

Cette journée se voulait un premier moment de réflexion et de dialogues entre les divers intervenants en vue d’en arriver à des propositions concrètes au cours des prochaines années. Des exemples d’églises qui ont subi des transformations, celles de La Durantaye et de Saint-Jean-de-Dieu, ont été présentés aux participants.

La rencontre a été initiée par la MRC et le CLD de Kamouraska. « Ce qu’on veut aujourd’hui, c’est développer un réflexe de communication entre les différents intervenants », résume le président du CLD, Robert Bérubé.

Portrait

Le portrait de la situation des fabriques dans la MRC de Kamouraska nous apprend qu’au 31 décembre 2012, dix fabriques sur 16 étaient en déficit. Entre 2010 et 2012, treize fabriques ont connu une diminution des sommes recueillies par la capitation. Seulement trois d’entre elles ont observé une augmentation en 2012 par rapport à 2010.

Selon le préfet, Yvon Soucy, la situation sera plus critique dans dix ans. Il ne faudra pas rater les occasions qui vont se présenter, croit-il. Les fabriques doivent poursuivre leur réflexion, selon M. Soucy. Il faisait remarquer que pour sensiblement la même population, la ville de Rivière-du-Loup compte trois églises comparativement à la MRC de Kamouraska qui en compte 15.

Une autre réalité à laquelle les paroisses doivent faire face est la baisse prévue du nombre de prêtres d’ici 2023. La moyenne d’âge est présentement de 72,2 ans. On prévoit qu’elle sera de 74,5 ans dans dix ans. La prochaine décennie devrait aussi voir le nombre de prêtres actifs passer de 26 à 11. En incluant les prêtres semi-actifs et les retraités, les effectifs passeront de 52 à 24, selon les prévisions.

S’ajoutent à ce portrait, la difficulté de recruter des bénévoles en pastorale et en administration, la baisse de la pratique du culte et la sous-utilisation des églises.

Travail de sensibilisation

Depuis 2009, un travail de sensibilisation est fait auprès des fabriques, poursuit Mgr Yvon Joseph Moreau, évêque du diocèse de Sainte-Anne. « On leur a proposé de faire le carnet de santé de leur église », dit-il, reconnaissant toutefois que « le pas de réalité est difficile à faire. » Le sort des églises dépendra de la volonté de la communauté locale, selon Mgr Moreau.

Mgr Yvon Joseph Moreau reconnaît la valeur culturelle et patrimoniale des églises. Il est plus facile de transformer un presbytère. « La responsabilité d’assurer leur survie doit devenir celle de toute la société civile, si elle les considère vraiment importants et non la seule responsabilité de la communauté chrétienne », dit-il.

Il n’y a pas, selon Mgr Moreau, de solution toute faite. Chaque communauté devra déterminer quels sont ses besoins et faire preuve de créativité pour chercher la meilleure solution, croit-il.

Denis Boucher du Conseil du patrimoine religieux du Québec mentionnait dans sa conférence que les acheteurs privés représentent plus de 40 % des projets de conversion d’églises au Québec.

Bref, selon les organisateurs du Forum sur l’avenir des églises de vendredi dernier, l’objectif de mobiliser les citoyens du Kamouraska et de connaître davantage les enjeux et les possibilités des fabriques, des municipalités et d’autres intervenants a été atteint. La réflexion est loin d’être terminée et une réflexion régionale devrait permettre d’amorcer un travail collectif, disent-ils.

Le contenu des conférences sera disponible sur le site de la MRC de Kamouraska à l’adresse www.mrckamouraska.com.