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Équipe Normandin Promutuel Montmagny-L’Islet MDM publicité : Les canotiers Fortin courent le Grand défi en famille

BERTHIER-SUR-MER – Samedi avait lieu la dernière course en canot de 2014 du Circuit québécois de canot à glace, avec le Grand Défi, à Québec. Il s’agit d’une course d’endurance mettant à dure épreuve les canotiers. Qu’à cela ne tienne, la famille Fortin, fêtant le 70e anniversaire du doyen des canotiers en âge, le capitaine Raynald, a décidé de relever le défi.

De fait, les conditions étaient particulièrement difficiles. La glace abondante dévalait le fleuve avec la marée baissante, sans compter le vent d’est, et une épaisse chute de neige, en mi-course.

Pour cette journée mémorable, Ginette Proulx (64 ans), épouse de M. Fortin, et mère des canotiers Simon, Michel et Rémi (dans la trentaine), a décidé de reprendre la rame, pour bien marquer ce passage de la vie de la famille et laisser un sillage dans l’histoire du canot à glace.

À leur retour au bassin Louise, les mines réjouies des Fortin en disaient long sur leur joie et la fierté d’avoir réalisé ce défi. Après trois longs allers-retours triangulaires entre Québec et Lévis, cela se comprenait. De plus, ils ont obtenu la 5e position, sur les 22 équipes participantes.

C’est d’autant plus remarquable que Mme Fortin, bien que très sportive comme le reste de la famille, n’est pas canotière régulière. « Une femme originaire de l’île aux Grues m’a félicitée pour ça », nous a-t-elle dit en riant, lors de l’entrevue du mardi précédant.

Cette journée restera gravée dans leur mémoire. Cela fera sans doute de beaux souvenirs à raconter aux enfants et aux petits enfants, qui peut-être porteront un jour le flambeau.


La Famille Fortin à la sortie du Bassin Louise.

Amour du fleuve, de l’eau

Toute la famille a toujours eu un peu les pieds dans l’eau du fleuve, allant au chalet familial dans un cas et chez des amis dans l’autre. En 1995, ils se sont établis à Berthier-sur-Mer, sur un coteau, où le grand fleuve est devenu leur panorama quotidien. Les fils ont migré, mais le couple Fortin est encore là. La batture de glace à leurs pieds, ça ne leur fait pas trop loin pour s’élancer sur le fleuve pour une randonnée.

Dès leur plus jeune âge les fils ont été initiés aux plaisirs du nautisme par leur père et leur mère. Que ce soit en kayak ou autrement. « Les années où j’ai fait de la planche à voile, je trainais mon fils Rémi, qui avait peut-être trois ans, dans un petit kayak derrière moi », de lancer M. Fortin.

Sportifs 

M. Fortin, tout comme sa femme et ses fils, ont toujours été des sportifs. Hockey, ballon-balai, traineau à chiens, équitation, le vélo l’été, le kayak, la rame en chaloupe, et bien d’autres. Mme Ginette, quant à elle, confie en riant que c’est son sportif de mari qui l’a « contaminée », et de continuer : « Moi, sur l’eau, n’importe quel sport, je suis bien, mais pas – dans – l’eau… ». Le père a d’ailleurs inoculé le virus du sport à toute la famille.

Quant aux fils, en plus du canot, ils en pratiquent d’autres : l’Ultimate freesby, le volley-ball, le kitesurf, sur l’eau et sur la neige, entre autres.

« Notre père avait toujours des plans pour aller en plein air », de dire Michel. « Moi, j’aime tout ce qui n’a pas de moteur. La glisse, la voile, le vélo… Quand ça n’a pas de moteur, ça va bien », d’ajouter Simon.

Au cœur de la tradition

Raynald Fortin a commencé à pratiquer le canot à glace en 1973. « Mon premier capitaine a été Jean-Marc Lachance. » Ce monsieur est l’un des illustres frères Lachance, icône de ce sport maintenant emblématique du Québec. Ils remportèrent victoire après victoire lors de la course du Carnaval dans les années 1955-1965. M. Fortin est allé à la bonne école.

Il a ensuite poursuivi avec M. Jacques Roy, originaire de l’île aux Oies, dont le père avait aussi couru en canot. « Un très bon canotier qui courait pour le Musée maritime de L’Islet-sur-Mer », de mentionner M. Fortin. « Je me suis toujours intéressé au canot. Alors quand j’ai eu une offre, j’ai embarqué tout de suite! » Il courait avec les gros canots de bois, « presque 550 livres », rien à voir avec les canots légers, faits en matériaux synthétiques, qu’on a aujourd’hui.
Il a également couru avec des gars de L’Isle-aux-Grues : les Gilbert Lavoie – qui nous a d’ailleurs confié qu’il n’était pas de la course de samedi passé à cause d’une blessure à l’épaule; Noël Gagné, Gilles Gagné, Léopold Gagné, Albert Lebel, « tous des bons canotiers », de dire fièrement Raynald Fortin, qui aujourd’hui fait également partie de cette catégorie.

Transmission

Quant à Ginette, c’est un peu le Mythe de Glaces, une compagnie fondée pour faire essayer la navigation en canot à glace au public, qui l’a titillée. Après une visite dans le Vieux-Port, elle a, entre autres, examiné le canot, et dit à son mari qu’elle aimerait peut-être « essayer ça ». On est en janvier 1999.

« Quinze jours plus tard, Raynald m’arrive et me dit : “ tu vas être contente. J’ai loué un canot à glace et on va aller faire un tour ‘’, raconte-t-elle. Je croyais qu’il avait loué ça pour une ballade. Mais non! Il l’avait loué pour faire la course du Carnaval! », s’exclame-t-elle. Toute une initiation.

De plus, leur fils Rémi, alors âgé de 15 ans, fait partie de l’équipe. Il est le plus jeune participant de la course. Ses frères Michel et Simon sont aussi de l’équipage, exactement comme samedi passé. Une bien belle histoire de famille, que l’on pourrait raconter encore longtemps.

L’on aura certainement l’occasion d’en connaître davantage, grâce au projet de la Ville de Montmagny, qui recueillera la mémoire de beaucoup d’autres porteurs et porteuses de traditions d’ici.