MONTMAGNY – L’objectif est de ramasser 4 000 $, à l’occasion d’un bazar qui aura lieu les 30 et 31 mai, au sous-sol de l’église Saint-Mathieu, de 9 h à 21 h. L’on pourra même déguster des mets haïtiens et québécois au coût de 5 $ et il y aura de l’animation. L’argent récolté servira au soutien de l’école primaire de Corail, au dispensaire, à la coopérative d’habitation pour familles démunies et pour un hébergement des bénévoles du Québec.
Le président de Corail Haïti-Québec, Richard Godbout de Montmagny, en compagnie de la directrice générale, Annie Larochelle. Sont aussi membres du conseil d’administration Rosaire Vandal, Louise Desilets, ainsi que, de notre région, Robert Guay, l’abbé Hubert Campagna et Louise Soucy.
Mission Corail-Haïti a été fondée par Guy Bédard, un père capucin. C’est un organisme sans but lucratif qui œuvre dans cette commune de 3 000 habitants depuis 1980. La région compte toutefois quelque 18 000 personnes.
L’organisme a des bénévoles qui viennent de partout au Québec. Ils doivent assumer leurs frais de voyage et ne reçoivent en échange qu’un reçu d’impôt. « Tout l’argent va aux Haïtiens », de garantir la directrice générale, Annie Larochelle.
Peut-on imaginer que Corail-Haïti vit en ce moment avec un budget de 90 000 $ par année? C’est le cas. Avec cela, l’on emploie une quarantaine d’Haïtiens. Plus de financement aidera l’organisme à garder la mission ouverte et à améliorer les services offerts à ces habitants « parmi les plus pauvres », mentionne-t-on.
Mme Larochelle, seule permanente de l’organisme, a souligné vouloir passer un message d’espoir. « Nous avons le goût de voir avancer les choses avec les Haïtiens, de regarder vers l’avenir », a-t-elle dit avec ferveur.
Comme le mentionnait l’abbé Hubert Campagna, la solidarité magnymontoise et régionale avec Haïti remonte à 1970. « Certains se rappelleront les Rallyes Tiers-Monde. Cette opération qui débute ici devrait réveiller de vieux souvenirs », ajoutant que cette année-là « une vingtaine de personnes sont allées en Haïti pour construire un centre social, devenu une école. »
Dispensaire
« Malheureusement, de dire la directrice, le dispensaire est fermé depuis un an, faute de gens pour s’impliquer. » Cependant, l’espoir renaît, puisqu’il sera bientôt pris en charge par deux religieuses d’origine brésilienne.
Racontant le cas d’une dame morte d’une infection à cause d’un empoisonnement du sang causé par la carie dentaire, M. Godbout souligne l’importance de ce service. « Il y a un bel hôpital, tout équipé, mais si tu n’as pas d’argent tu ne peux pas te faire soigner. » Au dispensaire ce n’est pas non plus gratuit, c’est une « question de responsabilisation et aussi de fierté pour les gens », ajoute-t-il, mais au moins c’est accessible.
École
C’est aussi la même chose pour l’école primaire où les parents doivent verser 200 gourdes (5 $) par année, pour les mêmes raisons. L’on y instruit en moyenne 630 enfants annuellement. Cette école a un taux de réussite de près de 98 %. Les chances de poursuivre des études plus avancées et de réussir dans la vie sont ainsi meilleures. « La majeure partie de l’argent amassé ira pour notre école », de préciser le président.
« L’école fonctionne de façon incroyable, avec très peu de matériel scolaire. Et les enseignants sont tous Haïtiens, donc très engagés pour la cause des enfants. Ils veulent voir leur village s’en sortir », d’appuyer Annie Larochelle.
Coop d’habitation
Construite en 1996, cette coop compte maintenant 72 logements. Les Haïtiens ont participé à la construction de la coopérative, qui abrite aujourd’hui quelque 150 familles, « parmi les plus démunies ». Le CA, composé d’Haïtiens, voit à sa bonne marche.
Lettres entre écoliers
Question de sensibiliser les jeunes d’ici avec Corail-Haïti, les membres du conseil d’administration, dans lequel se trouvent quatre Magnymontois, ont mis sur pied une correspondance « sous forme de lettres et de photos », mentionne-t-on.
Cette « vraie » correspondance des écoliers des écoles Beaubien, Saint-Pie X et de l’école La Colline de Saint-Paul-de-Montminy, est distribuée par la délégation du Québec qui se rend en Haïti. Au retour, les « facteurs » ramènent celles des jeunes Coraillais. Peut-être se trouvera-t-il parmi ces écoliers de futurs coopérants. D’autres jumelages sont à venir.
Dons pour le bazar
L’organisme invite la population à donner généreusement du matériel pour le bazar. Jouets, vaisselle, vêtements et autres, seront les bienvenus pour cette activité de solidarité avec Haïti. Une équipe de bénévoles peut même aller recueillir les dons à domicile. Pour toutes informations, on appelle M. Richard Godbout au 418 234-1431. Pour en savoir plus sur l’organisme, consultez le www.missioncorail-haiti.com