MONTMAGNY – Le 1er décembre 1922 des paroissiens se réunissent dans la sacristie de l’église Saint-Thomas, à la sortie de la messe, dans le but d’établir une « Conférence de la Saint-Vincent-de-Paul », afin d’aider les démunis. C’est ainsi que naquit cet organisme de bienfaisance à Montmagny. Un peu plus tard, le 8 avril 1923, dimanche de la quasimodo suivant Pâques, le conseil municipal octroie 100 $ à la Saint-Vincent.
Cette œuvre de bienfaisance trouve ses racines en France. Elle a été fondée par Frédéric Ozanam, en 1833. L’on dit d’ailleurs de lui qu’il a été « l’instigateur d’un ‘’catholicisme social’’, que l’église n’admettra que 50 ans plus tard » (notes historiques fournies). Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II, en 1997.
La présidente en compagnie des bénévoles au sous-sol de l’église Saint-Mathieu.
L’œuvre actuelle
À partir des années 1950, la paroisse Saint-Mathieu, fondée en 1948, a également son comptoir d’aide. Les deux organisations sont réunies en février 2011, sous l’égide de la présidente actuelle, Mme Suzette Bernier, en poste depuis 2010. L’organisme devient alors la Société Saint-Vincent de Paul de Montmagny. « Cela nous a permis d’unifier nos forces. Un nouveau comité a été formé pour poursuivre la mission et augmenter les services à la population », mentionne-t-elle.
Comme toutes les autres, la Conférence de Montmagny est un organisme de charité, sans but lucratif. Elle doit rendre des comptes au Conseil particulier de Sainte-Anne-de-La-Pocatière qui, lui, fait aussi rapport au Conseil régional du Québec. Le Conseil national de La Saint-Vincent se trouve à Windsor, en Ontario.
De nombreux bénévoles passent de longues heures à trier les vêtements, réparer du matériel, et plus. Ici, l’équipe au sous-sol de l’église Saint-Thomas.
Revenus
Depuis toujours la Saint-Vincent a récolté ses fonds, du matériel de toute sorte – vaisselle et ustensiles, appareils électroniques, vêtements usagés ou parfois neufs, disques compacts, et bien d’autres – grâce à la générosité des gens. « On aimerait bien aussi que les magasins nous donnent les vêtements qu’ils n’ont pu vendre », de faire valoir la présidente.
La marchandise est vendue à petit prix et est libre de taxe : « De .25 ¢ à 20 $ », mentionne-t-elle. À titre d’exemple, un jeans usagé vaut 3 $. Cela dit en passant, Mme Bernier trouve déplorable que certaines personnes, qui souvent ne sont démunies, mais viennent plutôt profiter d’aubaines, trouvent à rechigner sur les prix. « C’est pour aider les démunis!, lance-t-elle. Il faut en être conscient. »
Pour se financer, il était de coutume que la Saint-Vincent de Paul tienne des quêtes. En 2013, grâce à l’initiative de M. Jean Thibault, pharmacien propriétaire du Jean Coutu de Montmagny, cela s’est transformé en Grande Guignolée des médias.
« Ça a été un beau succès. Un commanditaire extraordinaire pour la cause. Avec cet argent, nous avons pu augmenter l’aide alimentaire, l’aide aux traitements et aux médicaments, acheter plus d’appareils ménagers usagés et bien d’autres », de souligner avec enthousiasme Mme Bernier.
Il faut dire que les demandes d’aide sont de plus en plus nombreuses. « La misère n’est pas que dans les grandes villes, vous savez. Ça existe aussi chez-nous », fait-elle remarquer.
Un temps, les bénévoles ont confectionné des courtepointes, mais maintenant le temps manque. Il en reste quelques-unes à vendre au prix de 15 $.
Services offerts
Pour donner une idée de l’ampleur des besoins, mentionnons que l’an passé l’organisme a remis 15 500 $ en aide alimentaire et quelque 6 000 $ pour les traitements médicaux.
Un service d’aide monétaire est offert aux personnes dans le besoin, tout comme des tickets alimentaires qui peuvent être échangés dans des marchés d’alimentation magnymontois.
Bien entendu, il y a des conditions spécifiques pour recevoir de l’aide et l’on doit prendre rendez-vous avant d’aller rencontrer Mme Bernier pour l’évaluation. Spécifions que ce service s’adresse aux gens de Montmagny.
L’Opération bonne mine est un autre service bien apprécié. Une fois de plus Jean Coutu est partenaire. Afin d’encourager la persévérance scolaire, favoriser l’estime de soi et l’intégration, une aide financière d’une valeur de 50 $ est accordée sous forme de coupons échangeable pour des dépenses relatives aux études.
La Saint-Vincent de Montmagny collabore avec le YMCA et participe à des programmes de réinsertion sociale de contrevenants. Cela se traduit par des travaux compensatoires ou des travaux communautaires, selon les cas.
À la Saint-Vincent, ce qui ne sert pas est envoyé à la récupération. Par exemple, les vêtements endommagés sont transformés en guenilles et vendus pour quelques dollars à un garagiste.
Projets et ouverture
« Deux logements coûtent cher », de dire Mme Bernier, considérant qu’il pourrait éventuellement être avantageux de loger à une seule adresse, elle caresse le projet de « trouver, un local approprié où nous pourrions tous travailler ensemble ».
En ce moment, les jours et les heures d’ouverture au sous-sol de l’église Saint-Thomas sont les mardis et jeudis, de 13 h à 15 h. Au sous-sol de Saint-Mathieu, le jeudi seulement, de 13 h à 15 h 30. Information : 418 248-7178 ou 418 291-9051. Le public peut aussi déposer ses dons de matériel à tous les jours au sous-sol des églises.