À peine un an après avoir acquis la maison patrimoniale de madame Brigitte Toussaint, le tandem mère-fille formé de Monika et Maighan Gagnon inaugurait le 18 juin dernier Le Vivoir de Saint-Jean-Port-Joli, dans une formule repensée pour et par les artistes.
Tel qu’annoncé lors de l’achat de la maison, le projet de plus d’un million de dollars propose une riche collection d’œuvres de nombreux artistes de la région : sculpteurs, céramistes, verriers, travailleurs du cuir, graveurs et artistes mixtes se partagent le vaste espace fraîchement rénové.
Mais la mission du Vivoir s’étend au-delà de celle du galeriste. Six ateliers installés au rez-de-chaussée sont dotés d’une cloison vitrée qui permettra aux visiteurs d’entamer la conversation avec l’artiste. Lorsque ceux-ci seront au repos, une vidéo explicative sera diffusée en continu pour les présenter et décrire leur travail. D’autres locaux sont aussi mis à la disposition du public : un coin créatif pour les enfants, un atelier multifonctions pour la formation, une salle de réunion pouvant accueillir jusqu’à 12 personnes, des espaces intérieurs et extérieurs pour présenter des performances artistiques en direct, et cinq bureaux commerciaux dans la maison adjacente, où se sont déjà installés des travailleurs autonomes.
Toutes ces variantes sur le thème ont été inspirées par l’analyse des besoins de la région et de nombreuses discussions avec divers intervenants, artistes et citoyens. Un travail collégial qui s’est fait dans un esprit coopératif, même si l’entreprise est privée. « La création d’une coopérative demande beaucoup de temps, et on tenait à ouvrir Le Vivoir pour la saison 2019, explique Maighan Gagnon. Mais nous gérons l’entreprise en mode coopératif, en créant des comités consultatifs qui incluent des membres de tous les secteurs de la société. »
Le projet est arrivé à point pour combler un manque dans la communauté artistique de la MRC de L’Islet. Judih Dubord, potière, céramiste et verrière, y a vu l’occasion de répondre à un besoin réel : « Le Vivoir est arrivé à un moment où je cherchais activement un endroit pour installer mon atelier, présenter mon travail au public et donner de la formation. » Elle a participé activement au développement du projet, appréciant l’esprit d’entraide et de collaboration qu’elle y a trouvé.
La cofondatrice Monika Gagnon a sollicité 71 artistes de la région de L’Islet, qui ont tous accepté de créer pour l’inauguration un bâton de marche représentant leur démarche artistique. Ils sont exposés au Vivoir sous le thème Empreinte d’un territoire. Madame Gagnon y voit un symbole fort : « Je m’étais lancé le défi de rassembler des créateurs autour d’un projet commun, de marcher ensemble vers un même objectif. Chaque bâton représente une marque de confiance envers le projet qui m’a beaucoup touchée. » Une phase 2 est même prévue, devant le nombre important d’artistes désirant y ajouter leur grain de sel… ou de bois.
