Des bébés bien entourés

LA POCATIÈRE/MONTMAGNY – Après l’enlèvement d’un poupon dans un hôpital de Trois-Rivières, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a demandé à tous les établissements de santé du Québec de revoir les mesures de sécurité dans les pouponnières, et d’effectuer certaines recommandations pour l’avenir. Le Placoteux a voulu savoir comment ces recommandations affecteront les hôpitaux de La Pocatière et de Montmagny.

La Pocatière

À l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima, toute l’équipe de soins s’est mobilisée pour réévaluer les modes de fonctionnement à l’unité d’obstétrique. Mme Brigitte Legault, directrice des soins à l’hôpital, indique que le personnel de cette unité est très stable et que dans un si petit milieu, il est facile de repérer de nouvelles figures. « Cette unité est déjà isolée du reste de l’hôpital et nous avons des caméras de surveillance, affirme-t-elle. De plus, nous n’embauchons aucune main-d’œuvre extérieure. »

Les soins aux poupons sont, pour la majeure partie, donnés dans la chambre de la mère. Lorsque des traitements plus sérieux requièrent de déplacer le bébé, les parents sont toujours invités à accompagner l’équipe soignante. Pour encore améliorer le sentiment de sécurité, il a été convenu que lors des changements de quart, l’infirmière sortante présentera l’arrivante aux parents. « Nous avons environ 130 accouchements par année à La Pocatière, souligne Mme Legault. Cette procédure sera légère à appliquer et renforcera les liens entre le personnel et les parents. »

Interrogée sur la pertinence de doter chaque poupon d’un bracelet électronique, comme l’a suggéré le ministre Barrette, Mme Legault reste prudente : « Ces bracelets coûtent cher et je ne crois pas qu’ils soient nécessaires dans des milieux comme le nôtre. Il faudrait peut-être envisager d’autres mesures moins lourdes avant d’en venir à cette solution. » Elle mentionne au passage que certains parents seront peut-être réticents à exposer leur nouveau-né aux ondes électromagnétiques émises par ces bracelets.

La directrice des soins insiste sur le fait que même si ce triste événement est un cas unique dans l’histoire du Québec, il est important que la population sache que toute l’équipe soignante le prend très au sérieux. « Notre équipe forme une famille très dévouée et très vigilante. Nous demandons aux parents d’être attentifs à la vie dans l’unité obstétrique et de collaborer avec les infirmières et les médecins pour maintenir un climat de confiance et de sérénité sur notre étage. C’est ce dont les bébés, et les mamans ont le plus besoin. »

Montmagny

L’hôpital de Montmagny est plus important que celui de La Pocatière. On y compte cinq chambres dans l’unité d’obstétrique et la cohabitation mère/poupon n’est pas systématique, mais elle est fortement encouragée.

On y pratique environ 300 accouchements chaque année. Là aussi, l’unité est autonome, les infirmières sont identifiées et des caméras surveillent les lieux. La majorité des soins se donnent dans la chambre, mais les parents sont invités à accompagner leur bébé s’il doit être soigné ailleurs. De plus, si l’accouchement est pratiqué au bloc opératoire plutôt que dans la chambre, c’est une infirmière dédiée qui ramène le bébé au centre mère-enfant.

Mme Mireille Gaudreau, conseillère en communication pour l’hôpital de Montmagny, affirme que ce triste événement est une bonne occasion de rappeler à tout le personnel l’importance de respecter les consignes de sécurité et de rester vigilants. « Tous les responsables  régionaux en obstétrique doivent se rencontrer en juin, indique Mme Gaudreau. Ce sera une bonne occasion de réviser les procédures si cela s’avère nécessaire. »

Quant au bracelet électronique, l’hôpital attendra les recommandations du rapport d’enquête pour statuer sur cette mesure. Mme Gaudreau note qu’il est « important d’adapter les politiques à la réalité de chaque milieu. Les décisions mur à mur sont rarement les plus efficaces. »