La Seigneurie des Aulnaies presse le fédéral dans son projet de réfection de la roue

Le système à poulies fonctionnant avec un moteur électrique actuellement utilisé au moulin de la Seigneurie. Photo : Maxime Paradis.

La Seigneurie des Aulnaies est toujours dans l’attente de la confirmation d’une aide financière de Patrimoine canadien en vue de procéder à la réfection de la roue de son moulin à farine. À l’approche des prochaines élections fédérales, le directeur général André Anglehart craint que son dossier reste sur la glace pour plusieurs mois.

Avec l’annonce récente d’une participation de 164 000 $ du ministère de la Culture et des Communications pour la réfection de la roue du moulin de la Seigneurie des Aulnaies, il ne manque que la participation du gouvernement fédéral pour que le projet ne se concrétise enfin. Toutefois, la Seigneurie des Aulnaies tarde à avoir une réponse de Patrimoine canadien, auprès de qui elle a dû redéposer une demande de financement il y a quelques mois.

« Depuis que la roue a cessé de fonctionner, un paquet de facteurs a retardé la concrétisation du projet. Quand ce n’était pas les élections aux provinciales, c’était des changements au chapitre des normes administratives au fédéral qui nous poussaient chaque fois à refaire nos devoirs », de résumer André Anglehart.

À l’approche des élections fédérales prévues cet automne, le directeur général craint que le dossier soit sur la glace le temps de l’élection du prochain gouvernement. Il espère donc avoir une réponse d’ici la fin du mois afin de ne pas revivre les délais rencontrés au palier provincial l’an dernier suite à l’élection du gouvernement caquiste. « À partir du moment que notre financement sera tout attaché, il faut prévoir au moins un bon neuf mois de travaux. Si on veut être prêt pour l’été prochain, il faut que ça débloque dans les prochaines semaines », ajoute-t-il.

Le dossier étant devenu politique à son avis, André Anglehart a avoué avoir sollicité l’aide du député fédéral Bernard Généreux, ce que dernier nous a confirmé. « Nous avons récemment contacté le bureau de Patrimoine canadien. Nous sommes en attente d’une réponse et restons très au fait de ce dossier. Il y a quelques années, nous avons d’ailleurs accompagné un fonctionnaire de Patrimoine canadien pour lui démontrer le caractère historique et unique de la roue du Moulin », a indiqué le député.

Néanmoins, le directeur général de la Seigneurie des Aulnaies estime qu’une intervention du ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Pablo Rodriguez, aiderait assurément à faire cheminer le dossier plus rapidement.

300 000 $

Installée à la fin des années 70, selon le meunier Réjean Labbé, la roue actuelle du moulin est inactive depuis 2016. Malgré cette période d’inactivité prolongée depuis trois ans, le directeur général de la Seigneurie André Anglehart rappelle que la production de farine au moulin n’est toutefois pas compromise. Un système de poulies alimenté par un moteur électrique et qui habituellement intervenait principalement lorsque le niveau de la rivière était au plus bas en été, a pris le relais de façon permanente depuis pour moudre le grain. « Et il roule à plein régime, car on a même une augmentation des ventes du côté de la farine, donc notre production augmente sans arrêt », avoue-t-il.

Évaluée à 300 000 $, incluant la mise à niveau des installations du moulin, André Anglehart estime que la prochaine roue de la Seigneurie des Aulnaies devrait être opérationnelle encore plus longtemps que celle actuellement hors-fonction. « La roue à godet de la Seigneurie est la plus grosse du genre dans un moulin à farine au Québec. Elle aussi au cœur de notre centre d’interprétation de la vie seigneuriale. Sa valeur patrimoniale est immense et nous avons un devoir de veiller à sa réfection », conclut-il.