Monsieur le Maire de Saint-Roch-des-Aulnaies,
Mesdames, Messieurs les conseillers,
Mon nom est Marie Hébert, je suis directrice générale d’un centre d’artistes à Saint-Jean-sur-Richelieu et je connais très bien la petite municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies pour y avoir séjourné à plusieurs reprises au cours des quatre dernières années.
Savez-vous que le Jardin fou et la Folgalerie, situés dans votre municipalité, sont connus à travers le Québec, le Canada, voire à l’international (ils figurent, entre autres, dans un guide touristique publié par Gallimard)?
Savez-vous que chaque année, des voyageurs de toutes provenances séjournent dans ce lieu unique et magnifique? Ces touristes visitent la Seigneurie, s’approvisionnent en essence et en nourriture au petit dépanneur du coin, passent par le Café du Bon Dieu et se restaurent chez Mamie.
Savez-vous que monsieur Daniel Hamelin est propriétaire de ce lieu depuis plus de trente ans? Il a imaginé cet endroit et a fait de son rêve une réalité. Il a planté lui-même pratiquement chaque arbre qui se trouve sur la propriété et a travaillé de ses mains à restaurer ce lieu qui enchante plus de 2500 visiteurs chaque année.
Monsieur Hamelin subit pour la deuxième année consécutive les contrecoups reliés à l’installation des services d’aqueduc. Il verra le montant de ses taxes augmenter, mais n’aura pas la jouissance de ce service. C’est une chose à laquelle il s’était résigné. Mais comment peut-il faire contre mauvaise fortune bon cœur, alors que son voisin est en train de détruire, jour après jour, la quiétude et la beauté de cet environnement qu’il a créé?
Monsieur le Maire, que voulez-vous pour Saint-Roch-des-Aulnaies? Un village fantôme que l’on traverse rapidement sans s’arrêter? Un village où le bruit et la pollution feront fuir ses habitants?
M. Hamelin a subi plusieurs préjudices au fil des ans. Il est toujours resté très poli, patient et pacifiste. Aujourd’hui, les membres du conseil municipal, qui cautionnent l’horrible débordement dont fait preuve le voisin de M. Hamelin, sont dans l’illégalité la plus totale. J’ose espérer, M. le Maire, que vous ferez en sorte de prendre les dispositions nécessaires, avec l’appui de vos conseillers, afin que ce carnage (je ne vois pas d’autre mot) cesse le plus rapidement possible et que ce coupeur de bois puisse exercer son travail dans un lieu approprié, loin du fleuve et loin de ceux qui aspirent à une qualité de vie quotidienne.
Veuillez accepter M. le Maire, mes salutations les plus cordiales,
Marie Hébert
Saint-Jean-sur-Richelieu

