CÔTE-DU-SUD – Le palmarès exhaustif des municipalités 2014 ne passe pas inaperçu chez les maires et mairesses de Côte-du-Sud.
Visiblement, aucune municipalité ne peut ignorer un tel palmarès, le deuxième de l’histoire de HEC. « C’est un outil démocratique pour les citoyens québécois », estime Liette D’Amours, porte-parole pour HEC. « Le citoyen en prend acte, puis il aura le loisir de questionner son conseil municipal ».
Les réactions ont été nombreuses depuis la publication de la liste, la semaine dernière. « En règle général, les maires sont heureux lorsqu’ils sont dans le haut du classement et le remettent parfois en question si c’est le contraire », lance, en riant, Mme D’Amours. « Mais, précisons que ce n’est pas un palmarès de performance, ce sont vraiment des indicateurs de coûts ».
Saint-Pacôme affiche un résultat plutôt désastreux, entre autres, pour les coûts de voirie (10 958 $ par km, vs la moyenne régionale de 4 669 $) et en distribution de l’eau potable par km (29 758 $ plutôt que 9 221 $). « On se sert de cela pour se donner un alignement. Ce sont des chiffres réels », indique la mairesse Nathalie Lévesque. Pour expliquer le résultat des coûts de distribution de l’eau potable, Mme Lévesque évoque la connexion de cinq résidences sur le réseau pour 1 M$, sans taxe spéciale par secteur, ce qui a été fait par le passé. En effet, les données datent de 2012 et plusieurs nouveaux conseils de 2013 doivent se débattre avec des informations qui datent de plus de deux ans.
Pour La Pocatière, le palmarès rendu public est « dangereux et tendancieux ». « Ce ne sont pas des indicateurs conçus pour comparer des municipalités », estime le directeur général Daniel Chabot. « Son utilité devrait plutôt permettre de suivre sa propre évolution, comme ville », ajoute-t-il, tout en spécifiant que le ministère des Affaires municipales a entrepris une démarche pour revoir ces indicateurs.
À Kamouraska, le classement n’est pas très bon non plus. Le maire l’explique simplement. « Vous connaissez notre village. Une valeur foncière très élevée et peu de payeurs de taxe. Je prends ce palmarès avec un grain de sel », résume le maire Richard Préfontaine.
Cap-Saint-Ignace fait très bonne figure dans ce palmarès. « Nous sommes dans la « zone verte » partout, sans exception », se réjouit la mairesse Jacqueline Caron. « Il faut évidemment féliciter l’équipe précédente qui était là en 2012 et travailler à améliorer encore et poursuivre », ajoute-t-elle. La mairesse sait toutefois que ces données vont probablement évoluer lors du prochain palmarès, puisque la municipalité investira dans plusieurs projets d’immobilisation, ce qui pourrait en faire déprécier le classement.
Montmagny fait aussi bonne figure. Même s’il admet prendre les résultats avec un « grain de sel », le maire Jean-Guy Desrosiers se dit heureux de la position de sa ville. « C’est un bon outil d’analyse, cela permet aux administrations municipales de mettre le focus sur certains secteurs. C’est par contre plus quantitatif que qualitatif. Il faut tenir compte des choix des municipalités, de l’environnement, du secteur géographique, etc. ».