SAINT-PASCAL — « Nous sommes une société agricole, 100 % québécoise, qui connaît l’agriculture et non un fonds d’investissement ni un locateur de terres », affirme le directeur général de Pangea, Serge Fortin, conscient de l’inquiétude que suscite l’arrivée de cette société dans la région de Kamouraska.
De passage à Saint-Pascal, lundi dernier, M. Fortin a voulu rassurer les agriculteurs qui craignent que Pangea s’installe dans la région pour spéculer sur les terres agricoles. « Ce n’est pas du tout le modèle que l’on propose », a-t-il déclaré en entrevue au Placoteux. Selon M. Fortin, Pangea investit en partenariat avec le milieu et pour du long terme. Certes, dit-il, les partenaires bénéficient d’un pouvoir d’achat accru, mais les achats d’équipements, d’intrants et de services professionnels sont faits dans le milieu.
« On amène les bénéfices d’une grande société dans la région », assure l’homme d’affaires. Essentiellement, explique-t-il, Pangea est partenaire à 49 % d’une société opérante agricole où l’agriculteur est, lui, partenaire à 51 %. Une fois les intrants et les salaires payés, les profits sont partagés entre les deux parties selon ce pourcentage. L’agriculteur, ajoute-t-il, tire des bénéfices de ce partenariat, notamment la minimisation des risques et une réduction de l’endettement. Souvent, selon le directeur général, « on achète notre contribution en payant la dette. »
Agriculteur propriétaire
L’agriculteur demeure propriétaire de ses terres. Les âcres achetés par Pangea le sont souvent de producteurs qui, pour des raisons d’âge, de santé, ou d’absence de relève, ont choisi de vendre. « On vise 2 000 acres », dit-il. Le modèle donne accès à la superficie, au pouvoir d’achat sur les intrants et équipements, une capacité d’entreposage et des occasions de commercialisation.
Serge Fortin réfute l’argument voulant que l’arrivée de Pangea fasse augmenter la valeur des propriétés au point de les rendre inaccessibles pour la relève. « On paye ce que la terre vaut selon la valeur agronomique », insiste le directeur général de Pangea. Lui-même producteur et issu d’une famille d’agriculteurs du Témiscouata, Serge Fortin se dit passionné par l’agriculture et sensible à la relève agricole. Au lieu de leur nuire, le modèle Pangea permet aux jeunes de vivre de l’agriculture. Implantées depuis 2013 dans sept régions du Québec, 50 % des SOA de Pangea sont de la relève agricole, poursuit M. Fortin.
Serge Fortin se dit prêt à rencontrer les agriculteurs et les représentants de l’UPA pour expliquer le modèle Pangea.