Montréal-Kamouraska en 14 h… à vélo!

Pierre-Olivier Chemin. Photo : Maxime Paradis.

Pierre-Olivier Chemin s’était donné tout un objectif le printemps dernier : pédaler de Montréal à Kamouraska sans jamais s’arrêter pour dormir. Non seulement il peut dire mission accomplie, mais le jeune homme de 25 ans a réalisé son exploit en 14 h 30.

De nature athlétique, Pierre-Olivier Chemin s’adonnait au soccer et au football australien sur une base régulière par le passé. Une blessure survenue il y a un peu plus de deux ans a amené l’électricien de formation à se concentrer davantage au cyclisme.

Si l’an dernier a servi à renouer avec la discipline, ce n’est que cette année qu’il a poussé la barre plus loin en réalisant des randonnées atteignant parfois la centaine de kilomètres. Sa plus longue : 210 km dans la région de Montréal. Pour une distance d’environ 420 km, sa « virée » à Kamouraska était donc deux fois plus longue. « Je me suis entraîné tout le printemps en conséquence », a confié le cycliste, dont la mère habite Kamouraska.

Parti de Montréal à 2 h du matin le 24 juillet, Pierre-Olivier Chemin est arrivé à Kamouraska en même temps que le coucher du soleil vers 20 h 30. Il a donc mis, en tout, 18 h 30 pour réaliser son exploit. Toutes les 150 minutes en moyenne, il arrêtait remplir ses gourdes, la température oscillant autour de 30 °C tout le long de son trajet. Il a toutefois pédalé durant 14 h 30 bien exactement, assure-t-il, mais pas sans difficulté.

« Quand il me restait une centaine de kilomètres, j’ai pensé arrêter, je me sentais étourdi. J’ai décidé de continuer et de prendre des pauses plus régulières. J’arrêtais chez des gens et je leur demandais si je pouvais utiliser leur boyau d’arrosage pour me rafraîchir ou remplir ma gourde. »

Son frère l’a même rejoint à Saint-Roch-des-Aulnaies lui permettant de décharger le sac accroché à la selle de son vélo afin qu’il puisse rouler plus léger. À partir de La Pocatière, il avoue que son « mental » était bon pour compléter la trentaine de kilomètres qui lui restait jusqu’à Kamouraska.

« Quand tu te retrouves avec plus du ¾ du trajet de fait, l’orgueil embarque, mais en même temps, il faut que tu te parles. En cyclisme, t’es seul avec toi-même. Ce n’est pas comme au football où tu peux toujours t’appuyer sur l’équipe qui est là pour te soutenir au besoin. »

À Kamouraska, la mère de Pierre-Olivier, Joanne Philibert, attendait son fils. Après l’avoir croisé quelques minutes avant à Saint-Denis-De La Bouteillerie, elle est retournée chez elle mobiliser les gens venus regarder le coucher de soleil aux quais du village afin qu’ils puissent servir un comité d’accueil à son fils. « C’était émouvant », poursuit-il.

Deux jours après son exploit, Pierre-Olivier Chemin qualifie cette randonnée de la plus grosse épreuve physique de sa vie. S’il ne sait toujours pas où et quand, il aimerait bien relever un autre défi de la sorte dans le futur.