LA POCATIÈRE — Le comédien et chanteur Mario Saint-Amand a livré un témoignage émouvant sur son passé de toxicomane le 1er octobre dernier au Mistook du Cégep de La Pocatière. Les étudiants et quelques personnes de l’extérieur l’ont écouté dans un silence quasi monastique.
Mario Saint-Amand est sobre depuis sept ans. Pour exprimer comment il se sentait lorsqu’il consommait, il a interprété la chanson « Mes blues passent pu dans porte », écrite par Pierre Huet et interprétée par Breen LeBoeuf au sein du groupe Offenbach, dont faisait aussi partie Gerry Boulet, que Mario Saint-Amand a personnifié de façon magistrale dans le film « Gerry » d’Alain Desrochers en 2011.
L’artiste a parlé de son besoin d’amour non comblé à l’enfance en reconnaissant qu’il avait de très bons parents, mais que ceux-ci ne pouvaient pas donner ce qu’ils n’avaient pas reçu. À 11 ans, Mario a pris sa première gorgée de bière et fumé son premier joint. « J’ai compris que c’est là-dedans que j’allais trouver ma délivrance », se souvient l’artiste. Mario Saint-Amand a raconté son cheminement jusqu’à ce qu’il se sente délivré de son désir de consommer après avoir prié le frère André dans sa chapelle de l’oratoire Saint-Joseph.
Mario Saint-Amand interprétant « Mes blues passent pu dans porte » accompagné de Mathieu Rivest et de choristes du Cégep.
Le mal de vivre
Selon Mario Saint-Amand, quel que soit l’âge qu’on a, on est la même personne, le mal de vivre est le même, ce sont les moyens que tu vas prendre pour le gérer qui sont différents. « Ça m’a pris 29 ans pour m’en sortir », dit-il. Mario Saint-Amand avouait avoir été privilégié de trouver sur sa route des gens prêts à l’aider quand il a décidé de s’en sortir, un jour à la fois. « Être intoxiqué, c’est mettre l’alcool et la drogue en premier », a ajouté l’artiste. Maintenant, c’est lui qu’il met en premier, ce qui lui permet d’être beaucoup plus ouvert aux autres. « Il y a toujours une solution, même si ce n’est pas celle qu’on pense », dit-il.
Mario St-Amand a livré un message de foi en racontant sa visite à la chapelle du frère André dont il porte toujours une médaille avec lui. « Je lui ai dit, frère André je te donne mon corps, fait le trois quarts », a-t-il raconté. Le petit Mario s’est alors mis à pleurer. « À partir de ce moment, je n’ai plus jamais eu envie de consommer », a conclu Mario Saint-Amand. Puis il a chanté « Les yeux du cœur » de Gerry Boulet.