SAINT-PASCAL – Pour le 3e concert soulignant les 50 ans de l’orgue Casavant, l’organiste de l’église de la Madeleine de Paris, M. François-Henri Houbart, a donné un concert le dimanche 21 septembre dernier à l’église de Saint-Pascal.
L’organiste a un parcours musical impressionnant. Reconnu pour ses talents d’improvisateur, il obtenait en 1978 le 2e prix au Concours international d’improvisation de Lyon. M. Houbart a donné un aperçu de son talent en improvisant une pièce musicale à l’orgue à partir de trois chansons populaires connues. Après le concert, l’organiste racontait en entrevue ne pas savoir comment il en vient à une improvisation. « C’est un ensemble de paramètres », dit-il. Une acoustique différente, un orgue différent, un public différent et il accoucherait d’une tout autre œuvre de création à partir du même thème.
Le musicien avait d’abord interprété un programme classique reprenant des œuvres jouées lors de l’inauguration de l’orgue par Antoine Bouchard le 26 juin 1964. Le Casavant de Saint-Pascal est en quelque sorte un orgue historique qui permet de jouer des musiques anciennes, a aussi mentionné M. Houbart en entrevue. « Ce sont les témoins d’une époque, il ne faut surtout pas toucher à ses instruments », dit-il.
Sauvez mon orgue
La désertion des églises met-elle en danger la survie de certains orgues? François-Henri Houbart prend l’exemple de la France. « La plupart de ces grands instruments sont souvent classés monuments historiques », dit-il. En France, explique-t-il, la plupart des églises appartiennent aux municipalités et les cathédrales à l’État, ce qui amène une protection. « Dans le cas où des églises fermeraient, elles deviendraient des musées ou des salles de concert. Les orgues seraient préservés », ajoute le successeur de Camille Saint-Saëns, Théodore Dubois et Gabriel Fauré comme organiste de l’église la Madeleine. Il note néanmoins un cas, il y a deux ans, où il a fallu être vigilant pour préserver un orgue plus que centenaire lors de la démolition d’une église du nord de la France.
François-Henri Houbart dit que l’intérêt pour l’instrument demeure élevé dans son pays. Les classes d’orgue continuent d’attirer les jeunes. Elles sont présentes dans chaque Département, dit-il. Il y a beaucoup de jeunes qui s’intéressent à l’orgue, se réjouit le musicien. Lui-même a commencé à 11 ans à étudier l’orgue au cours de sa scolarité chez les dominicains de Sorèze. Il avait d’abord étudié le piano dès sept ans. Comme concertiste, il a donné près de 1 300 concerts ou récitals en Europe, aux États-Unis, au Canada et au Japon.
