La réalisatrice originaire de Saint-Pascal Annie St-Pierre verra son court-métrage Les grandes claques présenté en première au Sundance Film Festival. L’événement, l’un des plus importants au monde dans le domaine du cinéma indépendant, se tient annuellement dans la région de Salt Lake City en Utah.
Lorsqu’elle nous a contactés, Annie St-Pierre signifiait qu’elle avait été obligée de revoir les sous-titres français de son œuvre à la demande des organisateurs du Festival, la semaine dernière. « Ils m’ont demandé quelque chose d’un peu plus “français international” », a-t-elle dit, ajoutant qu’elle serait surprise d’avoir à refaire ça dans le futur.
Pour la réalisatrice pascalienne dans la trentaine, plus habituée de naviguer dans le genre documentaire que court-métrage — elle a réalisé le film Fermières consacré au centenaire des Cercles de fermières au Québec en 2013 —, Sundance est une chance inespérée, elle qui s’est davantage illustré dans les festivals avec ses documentaires, confie-t-elle.
« J’ai quand même remporté le prix du meilleur scénario de langue française au Festival REGARD au Saguenay pour mon premier court-métrage », un honneur qu’elle a savouré, mais qu’elle avoue avoir trouvé particulier, le film étant tout de même en mandarin, sous-titré en français, rappelle-t-elle.
Cette fois-ci, Les grandes claques s’est taillé une place parmi un club sélect de 70 courts-métrages. 10 000 avaient pourtant été soumis au départ. « Être choisie, c’est déjà un prix en soi quand on voit ces chiffres-là. J’ai beaucoup de gratitude », déclare Annie St-Pierre, qui se préoccupe peu de remporter un prix ou non dans ces circonstances.
Sa nervosité, c’est surtout celle d’être en ligne dans le monde entier, car pandémie oblige, la majeure partie de l’expérience Sundance se vit cette année sur le web. En se rendant sur le tickets.festival.sundance.org, n’importe qui peut se prévaloir du laissez-passer virtuel Explorer donnant accès au visionnement de l’ensemble des courts-métrages et séries indépendantes sélectionnées pour le festival. « J’espère simplement que mon film sera bien reçu du public », poursuit-elle bien humblement.
Synopsis
D’une durée de 17 minutes, Les grandes claques se déroule la veille de Noël en 1983, quelque part dans le Bas-du-Fleuve, dans un village qui pourrait très bien être Saint-Pacôme ou Rivière-Ouelle, suggère la réalisatrice. L’histoire raconte celle de Denis (Steve Laplante), un papa nouvellement divorcé qui attend patiemment devant la maison de son ex pour récupérer ses enfants et terminer le réveillon de Noël en leur compagnie. Pendant ce temps, Julie (Lilou Roy-Lanouette), sa fille, attend l’arrivée du père Noël pour déballer ses cadeaux.
« C’est l’époque où on n’avait pas la même aisance qu’aujourd’hui avec les séparations. On divisait Noël en deux, plutôt que de le faire sur deux jours », raconte Annie St-Pierre.
Par son court-métrage, son désir était de faire un zoom sur l’émotion ressentie par un enfant qui doit choisir entre suivre son père ou attendre le père Noël à cause de la maladresse organisationnelle de ses parents et celle d’un papa torturé à l’idée de confronter son ex-belle-famille à la suite d’une séparation.
« J’aime l’intensité des émotions de ce type dans des moments que souvent on juge banals dans le cours d’une vie, mais qui pourtant mérite d’être racontée parce qu’il s’agit d’émotions pourtant universelles. Le court-métrage est une belle façon d’axer sur des moments comme ceux-là », ajoute-t-elle.
Le Sundance Film Festival aura lieu du 28 janvier au 3 février. Voyez la bande-annonce des Grandes claques.