Pas facile de maintenir de saines habitudes de vie en temps de pandémie? Un consultant en entraînement physique et une nutritionniste de la région nous le confirment, l’époque que nous vivons représente certes un défi dans le quotidien des gens, mais tout demeure possible dans la mesure où chacun y va d’objectifs réalistes.
Charles-Alexandre Ouellet est consultant en entraînement physique depuis une dizaine d’années. Programmes d’entraînement personnalisé, séances d’entraînement de groupes, l’offre de service de son entreprise CA-O Performance s’adapte aux besoins de sa clientèle, qu’on soit en temps de pandémie ou non.
« C’est sûr que le gros changement dans le quotidien de ma clientèle est l’entraînement à domicile, à cause de la fermeture des gyms. En terme d’exercices, c’est différent, mais autrement, l’approche demeure la même : il faut consolider l’habitude chez le client », résume-t-il.
Une bonne planification des séances demeure donc la clé pour que la routine s’installe et qu’il n’use pas des échappatoires qui s’offrent à lui pour éviter de s’entraîner. Mais comme au gym, au final, il demeure le seul responsable de son assiduité.
« C’est sûr que j’ai perdu une certaine clientèle pour qui l’entraînement à domicile leur parle moins que l’entraînement en salle. Les gens qui s’entraînent dans les gyms le font pour plusieurs raisons : la variété des exercices, mais aussi tout le côté social et l’aspect de sortir de chez soi qui les rejoint beaucoup », ajoute-t-il.
Pour cette clientèle assidue des gyms, Charles-Alexandre estime qu’il est important d’avoir des objectifs d’entraînement réalistes à la maison en terme de fréquence et de variété. La monotonie est toujours le pire ennemi de l’entraînement, déclare-t-il. De là l’importance à ne pas étirer la même routine d’entraînement sur une trop longue période de temps.
Alimentation
Nutritionniste, Rafael Caron-Marquis accompagne souvent des gens qui ont enchaîné les régimes privatifs dans le cadre de sa pratique. Déprogrammer cette manière privative d’aborder l’alimentation et les amener à retrouver de nouveau le plaisir de manger est le cœur de son travail, dit-elle.
Connaissant ce contexte, elle est consciente qu’il est délicat de parler alimentation dans une approche généralisée alors qu’elle privilégie un accompagnement personnalisé avec sa clientèle. Garder une certaine routine alimentaire, c’est-à-dire de boire de l’eau sur une base régulière et de manger trois repas par jour, en pleine conscience, seraient ses premières suggestions.
« Dans un contexte de télétravail, il peut être tentant de manger derrière l’écran de son ordinateur. Mais le problème c’est que lorsqu’on mange en faisant autre chose, notre corps n’enregistre pas qu’on a réellement mangé. Les signes de satiété surviennent trop tard et le danger est qu’on mange trop sur le moment et que ça nous amène à manger de nouveau rapidement », explique-t-elle.
Au chapitre des « tentations », Rafael Caron-Marquis reconnaît qu’elles risquent d’être plus présentes comme tout le monde passe davantage de temps à la maison. L’occasion est belle, selon elle, d’essayer de comprendre pourquoi on y succombe.
« Est-ce par habitude? Désennui? Parce qu’on n’a pas assez mangé aux repas? Ou peut-être parce qu’on vient de vivre un stress dans le cadre du travail? L’occasion est belle en temps de confinement pour essayer de saisir d’où vient cette envie de grignoter. »
Mais pas question de sombrer dans la culpabilisation pour autant, ou encore moins dans la privation, qui elle finit toujours par conduire à l’excès, rappelle-t-elle. « Tout aliment a sa place dans une saine alimentation », déclare la nutritionniste.
Même chose pour le bonheur de manger, souvent en adéquation avec le plaisir de cuisiner. « On oublie souvent que le plaisir est aussi dans la préparation, de cuisiner de bons aliments, frais, en famille. C’est le temps où jamais de le faire! Et pas besoin que ça soit long ou compliqué pour que ça soit bon. Commencez par ce que vous aimez et laissez-vous guider par votre curiosité. La variété et l’équilibre viendront d’eux-mêmes », conclut-elle.