SAINT-PACÔME — Le 26 septembre dernier est décédé l’abbé Maurice Lebel. Il a sonorisé quelque 400 églises paroissiales, dont plusieurs de la région, parmi lesquelles on retrouve celles de Rivière-Ouelle, Saint-Pascal, Sainte-Hélène, Saint-Pacôme et Saint-Gabriel. Il a travaillé à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré et à l’oratoire Saint-Joseph.
Maurice Lebel est né en 1929 à Saint-Pascal. Dès l’enfance, il se passionne pour la musique et spécialement pour la musique classique. Il mène des études en piano et orgue. Il suit une formation monastique au Grand séminaire de Québec de 1950 à 1954, année où il est ordonné prêtre. Il sera notamment vicaire à Stadacona et à Beaupré avant d’être nommé curé de San Bernardino au Paraguay. Il y demeure deux ans.

L’abbé Maurice Lebel a transformé deux autobus en studio mobile.
L’abbé Lebel étudie en communication et audiovisuel à l’Université Laval. Puis il fait un stage de formation à Radio-Canada, à Montréal, en réalisation d’émissions religieuses, prise de son et enregistrement. Il fait partie des fondateurs de Radio Basse-ville, à Québec, devenue CKRL.
Responsable de l’audiovisuel pour les sessions Alpec, il produit 30 disques de chants liturgiques. Maurice Lebel a fondé Siscom, en 1982, en compagnie de Jean Giroux, une entreprise spécialisée dans la sonorisation des églises qui a depuis étendu ses activités aux clients industriels et commerciaux. Outre les églises paroissiales, l’abbé Lebel a aussi sonorisé des cathédrales et des basiliques.
Maurice Lebel a aménagé lui-même deux autobus en studio mobile qu’il appelait Le Sonographe.
Pendant 11 ans, à bord de ces véhicules, il fait la captation des concerts du Festival de Lanaudière. Il a produit plus de 300 disques de musique religieuse et classique avec des artistes québécois, dont Antoine Bouchard, Raymond Lévesque et Nathalie Choquette.

Un moment touchant entre Maurice Lebel et la petite Arielle Bard.
Retraite
Maurice Lebel a vécu 10 ans à Rivière-Ouelle à sa retraite avant de déménager chez sa cousine, Étiennette Ouellet-Thériault, à Saint-Pacôme, il y a cinq ans. « Son décès a fait un grand vide dans la maison », dit-elle, la voix chargée du souvenir de leurs conversations. Elle ne manque pas de souligner les compétences de celui qu’elle appelle affectueusement Maurice pour l’acoustique et la sonorisation, mais aussi ses qualités de cœur. Elle possède un poème écrit par l’abbé Lebel, dans lequel il témoigne de son amour pour Dieu et pour la musique. À 85 ans, il continuait à acheter des revues scientifiques. « On riait souvent, ensemble, il était farceur », se souvient Mme Ouellet-Thériault. Elle ajoute : « Maurice était très généreux et reconnaissant, ne quittant jamais la table de cuisine sans m’avoir remerciée pour son repas. »
Une anecdote lui revient à l’esprit. Un jour, un collègue prêtre fait remarquer à l’abbé Lebel qu’il ne fait pas de service paroissial. « À combien de personnes fais-tu entendre la parole de Dieu ?, lui demande le prêtre. Moi, poursuit-il, je la fais entendre à des millions de personnes avec mon travail de sonorisation. »

