Le projet de port pétrolier à Cacouna a du plomb dans l’aile depuis que les bélugas ont été récemment déclarés espèce en voie de disparition. Verra-t-on réapparaître l’option St-Denis (Pointe St-Denis), l’un des 8 sites initialement étudiés?
Les 3 premiers sites priorisés par TransCanada présentent des contraintes majeures. Cacouna : les bélugas; Baie-des-Sables : long détour très coûteux sur le trajet vers St-John, Nouveau-Brunswick; Lévis : forte opposition citoyenne qui a contribué à faire échouer le projet de port méthanier Rabaska.
Qui peut dire que le site de St-Denis ne sera pas reconsidéré?
Soyons vigilants! Rendons concrets les sondages qui révèlent que 70% des Québécois sont opposés à un oléoduc traversant le Québec sur 700 km pour transporter le pétrole de l’Alberta vers St-John NB. Joignons-nous aux 71,000 signataires des pétitions de Déclaration de protection de notre territoire et d’opposition à l’exploitation des sables bitumineux, sur le site www.coulepascheznous.com.
Rappelons-nous que c’est l’opposition citoyenne qui a empêché la construction du premier projet d’oléoduc de TransCanada, soit entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Rappelons aussi que les États-Unis refusent pour l’instant le projet d’oléoduc entre l’Alberta et le sud des États-Unis pour les approvisionner. Pourquoi le Québec prendrait-il les risques environnementaux que les EU ne veulent pas prendre pour eux-mêmes? Le Québec n’utilisera pas le pétrole qui le traversera en oléoduc. Le Québec ne sera qu’un lieu de passage et de transbordement avec les risques de déversement et de contamination des cours d’eau et des sources d’eau potable. L’oléoduc ne remplacera pas le transport par train, camion ou bateau; il s’y ajoutera! Cela permettra de doubler et de tripler la production de pétrole en Alberta en donnant accès à de nouveaux marchés en Europe et aux États-Unis. La région du St-Laurent deviendra un quadruple couloir de transport de pétrole! Un oléoduc a eu un bris cette semaine en Israël et des milliers de litres ont été déversés dans l’environnement en quelques minutes seulement. Le risque est donc bien réel!
De plus, la production de pétrole issu des sables bitumineux est parmi les plus polluantes de l’industrie pétrolière. Plus l’Alberta produira de pétrole, plus cela produira de gaz à effet de serre. Les médias nous ont informés ces jours-ci que le Canada se situe au 58e rang sur 61 pays pour la lutte aux gaz à effet de serre, bien après des pays très pollueurs comme la Chine, les EU et la Russie. Il n’y a pas de quoi être fiers! M. Ban-Ki-moon, secrétaire général de l’ONU s’est adressé exceptionnellement aux Canadiens sur les ondes de CBC et de Radio-Canada cette semaine pour demander au Canada de se mettre en action pour réduire son émission de gaz à effet de serre et sa dépendance à l’industrie pétrolière. En réponse à cela, M. Harper a annoncé aux Communes mardi qu’il n’imposerait pas de restrictions à l’industrie pétrolière du Canada. C’est une raison de plus pour enregistrer clairement notre opposition au projet d’oléoduc. Dire qu’en 1992, le Canada était un leader mondial à l’égard de l’environnement!
En cette période des Fêtes, faisons-nous un cadeau collectif en contribuant à freiner le projet d’oléoduc.
Merci de signer les pétitions! C’est un petit geste, mais massivement cela peut faire la différence!
Nicole Lagacé
St-Pascal
Sources : Le Soleil/La Presse 24 novembre