Il y a quelques années de cela, alors que j’étais encore directeur des affaires étudiantes du cégep de La Pocatière, il m’arrivait d’organiser avec quelques collègues et élèves, un brunch de financement, qui s’adressait à la population du Kamouraska, afin de contribuer au financement de certains projets étudiants à l’étranger.
Une année, 2008, je crois, alors que nous étions à la recherche d’un invité de prestige qui saurait intéresser les gens de la région à se procurer des billets pour notre brunch dominical, mon collègue Steve Boulay nous avait proposé qu’on tente de prendre contact avec Jean Béliveau, un héros de mon enfance et de celles de bien d’autres gens de mon époque…
Je trouve donc les coordonnées de mon idole de jeunesse et tente un premier contact, par la poste, afin de le sensibiliser à notre cause (je devinais qu’il devait être sollicité de toutes parts) et, bien que j’étais plutôt pessimiste, l’inviter à participer à notre brunch caritatif. Or, je recevais quelques semaines plus tard une réponse positive de M. Béliveau, qui me demandait de lui transmettre par courriel toutes les informations pertinentes afin qu’il puisse se rendre à La Pocatière, au moment (début février 2009 si je me souviens bien) et à l’endroit convenus.
Cependant, pendant le congé des Fêtes, j’apprenais via les médias que M. Béliveau avait eu de sérieux problèmes cardiaques au cours des derniers jours et qu’il devait conséquemment ralentir ses nombreuses activités professionnelles. Ainsi, lors de mon retour des Fêtes, je reprends mon travail au cégep et, comme d’habitude, active ma boîte vocale pour y prendre mes messages. Quelle ne fut pas ma surprise d’y entendre la voix de M. Béliveau lui-même qui me disait qu’il devait malheureusement annuler sa participation à notre brunch, qu’il était fort désolé de ne pouvoir être avec nous pour collaborer à notre projet-étudiant, puis qu’il regrettait particulièrement de ne pouvoir venir dans notre merveilleuse région, et ce afin d’y supporter un projet impliquant la vie académique de jeunes collégiens/nes.
Nous étions tous amèrement déçus, bien sûr, et je recontactai le bureau de M. Béliveau pour lui dire que nous comprenions parfaitement la situation, que nous étions déjà bien heureux qu’il ait dans un premier temps accepté notre invitation et pour lui souhaiter sincèrement le meilleur rétablissement possible.
Un autre invité de marque accepta heureusement de soutenir notre projet et notre brunch s’est réalisé avec succès, avec le support habituel de certains membres de la communauté institutionnelle et de la population kamouraskoise, qui avait à nouveau répondu en grand nombre.
Deux semaines après notre brunch, je recevais au bureau un appel de M. Béliveau, qui s’informa de vive voix de la réussite de notre activité, qui s’excusa à nouveau de ne pas avoir pu y participer et qui souhaita au cégep et au groupe d’étudiants la meilleure des chances possibles dans la réalisation de leur projet académique. Je suis tout simplement demeuré bouche bée devant la bonté de ce grand monsieur et lui ai simplement dit que je ferais suivre son message auprès du groupe.
C’était donc ça être un Grand Monsieur… et il venait de me donner une grande leçon de vie, qui m’émeut encore.
Merci encore monsieur Béliveau. Vous méritez très certainement toute l’admiration de l’ensemble des Québécois et Canadiens…
Denis Laberge
Québec
Autrefois de La Pocatière