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Le comité garde le cap

SAINT-PACÔME – La Station plein air de Saint-Pacôme tenait le 9 décembre son assemblée générale, la première depuis la décision prise d’interrompre les activités pour l’hiver 2014. Malgré la neige, une soixantaine de citoyens, dont quelques-uns de l’extérieur, sont venus prendre le pouls de cette infrastructure précaire.

La présidente, Louise Chamberland, a d’abord répété combien la décision de fermer pour la saison a été difficile à prendre. 2013 aura été une saison désastreuse, a-t-elle précisé, « non pas pour l’achalandage, mais à cause de toutes sortes de pépins à répétition ». Bris mécaniques et contraintes diverses devenaient très lourds à gérer pour le conseil d’administration (CA) en place. « C’était une décision éclairée de dire on suspend, on s’assoit et on suit de près les travaux du comité de relance », a expliqué la présidente. Elle a conclu en assurant que le CA est prêt à poser les gestes nécessaires afin d’assurer la sécurité financière de la Station, indispensable pour continuer à offrir le service aux utilisateurs du Kamouraska.

États financiers

M. Gilles Lebel est venu ensuite présenter la mission d’examen préparée par la firme Mallette. Il en ressort que la saison 2013 aura généré une dette de fonctionnement de 183 050 $. Si les revenus des activités de glisse ont augmenté, la fin ou le report de quelques subventions ont fait baisser les revenus totaux de 17% par rapport à 2013. On constate parallèlement que les charges financières (salaires et dépenses courantes) ont connu une hausse de 22%. Au final, la dette totale de la Station plein air se chiffre à 556 323 $.

M. Lebel a conclu en affirmant que la situation exige des décisions rapides, un plan de relance étoffé et une implication de tous les intervenants possibles. Il a reconnu le travail amorcé par le comité et l’importance d’un équipement supralocal tel que la Station.

Comité de relance

M. Sylvain Thiboutot, le président du comité de relance, a présenté les résultats de ses travaux débutés en mars 2014. Financement, tarification, gouvernance, infrastructure, les chantiers et les défis sont nombreux. M. Thiboutot a souligné l’importance de moderniser les équipements de remontée mécanique, l’intérieur du chalet et les canalisations du système d’enneigement.

Le problème le plus urgent à régler est la désuétude du système de remonte-pente. Selon une étude produite par Entretien et inspection STC, consultant spécialisé en équipements de glisse, de nombreuses composantes de la remontée mécanique doivent être remplacées. Interrogé à ce sujet, le CA a assuré que jamais la sécurité des usagers n’avait été mise en péril. Selon Louise Chamberland, « les réparations se sont faites au fur et à mesure, avec les budgets qu’on avait bien sûr, mais jamais les administrateurs n’auraient laissé courir un risque à la population ». M. Michel Martin, qui a siégé plusieurs années au CA, a ajouté qu’une inspection était faite chaque année par la Régie du bâtiment et que jamais la Station n’a été considérée comme non sécuritaire. Le plan de relance comporte toutefois un projet de réfection complète de la remontée mécanique avant sa remise en service.

On a aussi évoqué des économies possibles des coûts d’électricité, avec des équipements et des pratiques d’opération plus performants. Devant un projet évalué à 600 000 $, un citoyen a posé la question de la limite financière qui forcerait le CA à renoncer à relancer la Station. . La réponse est restée vague, puisque les évaluations précises des coûts et de l’aide disponible dans les différents paliers de gouvernement restent à définir. Selon Sylvain Thiboutot, il est certain que la MRC sera à nouveau sollicitée. « On ne sait pas quel montant on pourrait aller chercher, mais l’ensemble des maires sont déjà conscients de l’importance de la Station plein air et sont unanimement favorables à l’appuyer encore. »

M. Thiboutot compte également sur les gouvernements provincial et fédéral pour pousser à la roue. Au fédéral, on aurait déjà confirmé que des fonds sont disponibles. Quant au provincial, des programmes existeraient, mais restent à cibler. On se donne jusqu’en juin 2015 pour assurer le financement des infrastructures et être en mesure de rouvrir l’hiver prochain.

Maintenir la flamme

Le comité de relance prévoit également organiser plusieurs activités, tant pour recueillir des fonds dans le milieu que pour maintenir l’élan des skieurs. Une première campagne de financement est en cours, qui vise à amasser plus de 10 000 $ en vendant des ampoules pour illuminer un sapin de Noël géant (voir autre texte). On prépare aussi la journée Remonte ta pente et d’autres activités seront annoncées au cours de l’année 2015.

Le club de compétition de la Côte-des-Chats veut également poursuivre l’entraînement. On est à ficeler des ententes, entre autres avec le Parc du mont Saint-Mathieu, qui pourrait affréter des autobus pour transporter les membres du club à un coût raisonnable.

Au terme de la rencontre, le CA et le comité de relance ont réaffirmé leur ferme intention de réussir à élaborer un projet viable pour la Station plein air de Saint-Pacôme. Sylvain Thiboutot a été clair : « La Station va rouvrir en 2015, on verra jusqu’à quel niveau de service. C’est ce qu’on s’est donné comme mission et c’est la seule avenue qu’on a. »