RIVIÈRE-OUELLE – À son arrivée dans la région, Alexandre L. Gaudreau est attiré par les paysages, particulièrement les installations de pêches à l’anguille qu’il trouve, dit-il, spectaculaire d’un point de vue photographique. Il passe des heures à croquer le patrimoine naturel du Kamouraska, jusqu’à faire une demande au Fonds du Bas-Saint-Laurent pour les arts et les lettres et ainsi réaliser un documentaire photo.
Le Fonds du Bas-Saint-Laurent pour les arts et les lettres lui octroie 11 800 $ pour la réalisation de son exposition. Entouré de plus d’une dizaine d’organismes, dont l’Association des pêcheurs d’anguilles du Québec, le photographe de Saint-Pacôme compte mettre près de 300 heures en recherche, production et montage pour un produit comprenant 16 planches photo.
« Il n’entend rien. Renfermé dans la pêche à anguille à laquelle il donne tous ses soins, il ne voit rien en dehors de cela, pas même aujourd’hui, que la pointe, sa Pointe, comme il l’appelle. Impossible de le sortir de l’anguille; il n’entend que marée et salaison ». – Arthur Buies, Petites chroniques pour 1877 (1878)
Photo: Alexandre L. Gaudreau
Pour ce faire, M. Gaudreau suivra étroitement le travail des pêcheurs comme « un observateur discret », dit-il. Au moment de l’entretien avec l’artiste sur les berges du fleuve à Rivière-Ouelle, celui-ci avait déjà pris 400 photos.
Tout au long de la saison, il se concentrera sur le savoir-faire traditionnel des pêcheurs. « Un savoir qui tend peut-être à disparaitre, en état d’alerte, ou en vue de se transformer », raconte-t-il.
MM Simon Beaulieu et Alexandre L. Gaudreau
Photo: Tommy Lavoie
Car, « sur les douze pêcheurs d’anguille au Québec, la majorité se trouve au Kamouraska et neuf d’entre eux se consacrent spécifiquement à cette pêche », intervient Simon Beaulieu, président de l’Association des pêcheurs d’anguille, présent lors de l’entretien.
En plus de mettre en évidence le travail des pêcheurs en 2011, M. Gaudreau insérera des photographies historiques de cette pêche. Il complétera le tout avec une section littéraire, où des textes d’archives seront apposés aux photographies. « Il s’agit d’un travail évolutif », note l’artiste qui se laisse le soin d’ajouter ou de modifier le contenu de son documentaire.
Le photographe espère exposer son travail d’ici l’été 2012.